"Moins de 24 heures après son visionnage, le film n'a pas eu le temps de refroidir.
Nous procéderons donc à son autopsie qui se déroulera en trois étapes".
1. Examen externe du film
2. Examen interne
3. Bilan et tentative d'évaluation


L'examen attentif de l'environnement commercial du film pouvait laisser imaginer quelque chose de correct : une affiche accrocheuse, un titre mystérieux et un pitch intrigant. Côté interprétation, on retrouve l'excellent Brian Cox qui assure avec une certaine conviction un rôle relativement difficile.


Car l'analyse approfondie des tissus scénaristiques va mettre en évidence l'existence de lésions particulièrement insupportables. Si l'examen de la première demi heure ne révèle rien de répréhensible, jouant au contraire avec réussite sur des clichés du cinéma fantastique (Frankenstein) et sur un ton à la limite de la parodie, la dissection de l'heure suivante fait état d’invraisemblances fortement préjudiciables.
En effet, le brave Austin Tilden subit 70 minutes durant la loi de l'emmerdement maximum :
(l'autopsie du film aborde ici des révélations qui risquent de spoiler gravement)


Non seulement, il délaisse sa charmante copine pour une soirée a priori mortellement ennuyeuse en compagnie de son vieux père, mais le voilà confronté à la mort et l'incinération de son chat, puis à une momie revenue d'outre tombe, puis à un ouragan sorti d'on ne sait où, puis à un incendie, puis à la mort de sa copine à coups de hache délivrés par son père, puis à la mort de celui-ci dans des souffrances insoutenables... Sans parler d'une sorcière increvable Tout ça dans un sous-sol péniblement éclairé... On est presque soulagé du sort final de ce pauvre Austin.


Bref, l'analyse des tissus scénaristiques met en évidence des carences dignes d'un film de série B.


Quant à l'examen des personnages, il n'est point besoin de microscope pour se rendre compte de l'incohérence de leur comportement, père et fils passant d'une seconde à l'autre de la terreur la plus absolue à la légèreté la plus rassurante qui soit : "Continuons notre autopsie, fils !"


Un bilan inquiétant me direz-vous ?
Nous relativiserons la sévérité dont il est fait état ici pour reconnaitre au film le fait qu'il réussit aussi là où on l'attendait : faire peur et là où on ne l'attendait pas forcément : faire sourire.


Autopsie réalisée le 2 octobre 2017 et transmis aux autorités de S.C


Histoire/scénario : 5/10
Personnages/interprétation : 6/10
Réalisation/mise en scène : 6/10


5.5/10

Theloma
6
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le 3 oct. 2017

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Theloma

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