Ahlalalala, les films sur des mafieux, ils se comptent par milliers. Dur dur dès lors de se démarquer, surtout que bon nombre de très grandes œuvres ont déjà été réalisées dans le genre. Pourtant, Abel Ferrara y parvient fort bien et réalise un film qui sort aisément du lot.
Premièrement, Ferrara s'avère être un metteur en scène très minutieux. Il attache énormément aux détails de la vie quotidienne de Frank White. Il s'arrête sur des bouteilles de champagne, de manière très longue, sur le luxe qu'il l'entoure. Ca permet évidemment de s'attacher énormément au personnage, de voir sa vie, et de s'y projeter. Les rêves de puissance et de décadence ont un jour ou l'autre traversé les hommes. Mais c'est aussi un excellent moyen d'observer le personnage lui-même. Que derrière cette vie, il y a une volonté, un projet. On voit l'envie d'un homme de faire quelque chose de bien, comme il dit. C'est une personne en quête de rédemption. Il se fixe donc l'objectif de construire un hôpital pour les laissez pour compte de la ville.
C'est alors que l'on découvre toute la richesse du scénario. Ferrara pose habilement la question suivante: est-ce que l'argent gagné de manière malhonnête peut-il être utilisé à bon escient? Est-ce seulement les gens de bonne volonté qui peuvent faire le bien autour d'eux. Pourquoi un baron de la drogue ne pourrait-il pas lui aussi aider les autres, en dépit des crimes qu'il commet pour les aider. Ferrara inscrit un peu son personnage comme étant un Robin des Bois des temps modernes. Hypothèse appuyée par le fait que ce qui représente l'ordre et la justice cherche à empêcher notre héros d'accomplir ses actes. La police se lance alors aux trousses de Frank White et tous les moyens sont bons pour l'arrêter. Les policiers se transforment alors en véritables criminels prêts à tout. Les frontières entre le bien et le mal deviennent de plus en plus floues et c'est une remise en question sur cette notion qui est faite. L'oeuvre ne souffre d'ailleurs que d'une narration que je juge parfois brouillonne. Mais c'est une autre histoire. La fin est particulièrement émouvante dans le sens où elle est empreinte de pessimisme.
Côté des acteurs, il faut aussi avouer que Christopher Walken est absolument immense. J'ai adoré, c'est un peu paradoxal, le moment où il se met à danser. Ca m'a rappeler qu'il avait été pris dans un clip absolument génial du groupe Fatboy Slim. Pour le reste, même les seconds couteaux, ce sont des poids lourds avec des personnes comme Caruso, Buscemi, Fishburne et même Snipes que j'ai trouvé très correct.
Je n'avais jamais rien vu de Ferrara mais c'est une très belle découverte.
batman1985
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 1001 films à voir avant de mourir

Créée

le 6 mai 2011

Critique lue 264 fois

1 j'aime

batman1985

Écrit par

Critique lue 264 fois

1

D'autres avis sur The King of New York

The King of New York
Gand-Alf
8

Le retour du roi.

Tourné en 1989, "The king of New York", échec à sa sortie, est aujourd'hui considéré comme une oeuvre culte, un des films les plus aboutis d'un Ferrara sortant enfin de l'underground et pas encore...

le 12 sept. 2014

30 j'aime

1

The King of New York
Pravda
7

Ô l'Abel bleu !

"The King of New York" est un bon film d'Abel Ferrara, mais quand vient le générique de fin, je ne peux m'empêcher de penser qu'il passe à côté du très bon film qu'il aurait pu être. Comme à chaque...

le 29 déc. 2014

25 j'aime

3

The King of New York
Docteur_Jivago
7

La contamination du mal

Avec The King of New York, son sixième film, Abel Ferrara signe une oeuvre violente où il nous immerge dans le milieu du crime organisé, ainsi que les hautes sphères politiques, de New York. Il reste...

le 10 avr. 2017

21 j'aime

3

Du même critique

Manhattan
batman1985
5

Je n'accroche décidément pas...

Je vais certainement me faire encore des détracteurs quand j'attaque du Woody Allen et notamment un des film important du cinéaste. Je vais pourtant tenter, une fois encore, d'expliquer ce qui ne me...

le 8 juil. 2012

49 j'aime

1

La dolce vita
batman1985
5

Critique de La dolce vita par batman1985

Ah cette Dolce Vita, dur dur de passer à côté quand on se dit cinéphile. D'autant que la réputation de ce film est grande. Récompensé par une palme d'or à Cannes, l'oeuvre de Fellini est un...

le 6 mai 2011

43 j'aime

3

Le Grand Rasage
batman1985
9

Critique de Le Grand Rasage par batman1985

Voilà probablement l'un des plus grands court-métrage de tous les temps! Une oeuvre formidable de quelques minutes qui dénonce, sans jamais qu'on ne la voit, la guerre du Vietnam. Pas une seule...

le 6 mai 2011

40 j'aime

4