Une histoire au rythme lancinant aussi poussiéreuse que le décor dans laquelle elle se déroule.

Une vieille maison perdue dans la campagne anglaise. Une famille aux membres un peu louches. Des phénomènes étranges. Un probable secret enfoui. Un rebondissement final le plus surprenant possible. La recette empruntée par « The little stranger » est connue. Surtout depuis que l’école espagnole du fantastique (on pense surtout à « L’Orphelinat ») a remis le genre de la maison hantée au goût du jour il y a une dizaine d’années. Et rien que cette année on a déjà eu le même type de film, anglais lui aussi, avec « Le secret des Marrowbones » qui avait plutôt belle allure en dépit d’un dénouement pompé sur « Sixième sens » et surtout « Les Autres ».


Alors que le réalisateur de l’excellent et oscarisé « Room » (mais aussi du plus particulier et moins convaincant « Franck » avec Michael Fassbender et sa tête en plastique géante), Lenny Abrahamson, se soit penché sur ce type de film est quelque peu étonnnant. En effet, ce long-métrage sent un peu la naphtaline et semble arriver avec des années de retard. Surtout qu’il n’y injecte jamais une quelconque actualisation du genre ou un point de vue qui sorte des sentiers battus. « The little stranger » a beau être adapté d’un best-seller (de Sarah Waters), il déroule son histoire classique de façon bien molle et soporifique. Le rythme est terriblement lancinant et le metteur en scène choisit de plutôt se focaliser sur les relations entre les personnages avec en ligne de mire les rapports de classe plutôt que de jouer la carte du suspense et des sursauts. Mauvais choix car on s’ennuie.


Il faut attendre la toute fin et un retournement de situation final pour que s’éveille un peu notre intérêt. Mais, pas de chance, on le devine un peu avant et il persiste trop de zones d’ombres à la fin pour que tout cela soit plausible, en tout cas sur grand écran. Les acteurs font ce qu’ils peuvent mais tout cela est bine trop ampoulé et monotone pour que notre attention soit active près de deux heures. Quant au côté fantastique et épouvante, il n’y a rien à attendre de ce côté-là : on n’a pas peur une seule fois. Bref, dans le genre drame fantastique en d’époque, on a déjà fait bien mieux un peu partout dans le monde, de la Corée du Sud au Mexique en passant par la Scandinavie.


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JorikVesperhaven
4

Créée

le 3 oct. 2018

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Rémy Fiers

Écrit par

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