Un film qui aurait pu me plaire mais qui ne me plait pas.

Je ne sais pas faire de critiques bien construites donc tout sera en désordre, je vais être le premier à émettre une critique négative sur ce film. Le sypnosis du film pouvait vraiment me plaire, Dans un futur proche… Toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’Hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme soeur. Passé ce délai, elle sera transformée en l'animal de son choix. Pour échapper à ce destin, un homme s'enfuit et rejoint dans les bois un groupe de résistants ; les Solitaires. L'idée est hyper intéressante mais le film m'a laissé de marbre. J'étais agacé par ce film qui filme sans humanité ceux qu'on observe. C'était sans doute le parti pris du réalisateur quand il la fait. La lumière est sobre, l'image est belle, naturelle. Tout est filmé avec une froideur que j'apprécie beaucoup comme chez Roy Andersson dans son grandiose dernier film Un pigeon assis sur une branche philosophait sur l'existence (j'y reviendrai). On remarque bien que ce monde est machinale, qu'il ressemble à notre monde empli de bureaucratie, de dogme infernal qu'on doit respecter pour éviter d'être mis au banc de la société. Voilà ce qu'est ce film. J'apprécie toujours quand un film délivre un message politique (pas forcément clair mais qu'on puisse interpréter) , il ne doit pas être nécessairement politique évidemment. Le cinéma est un art. Mais pour moi, tout est politique. La manière de faire de l'art, la façon dont on vit. On ne peut pas filmer quelque chose sans que cela soit politique. (la preuve en est avec des films comme Dheepan qui se veut apolitique alors qu'il ne l'est pas du tout). On offre un point de vue sur notre monde, que cela soit dans un monde post-apocalyptique, une dystopie ou un futur proche. Tout se raccroche à nous, notre manière de concevoir le monde. Le problème de ce film et aussi un éventuel atout ? C'est que les deux positions que cela soit du côté des Solitaires ou bien de l'autre, aucun des deux côtés n'est enviable. L'un condamne à trouver quelqu'un de similaire en tout point à soi à travers des détails physiques ou moraux. L'autre condamne à trouver son bonheur dans une solitude éternelle jusqu'à la mort. Je vois apparaître les contours du "There is no alternative". Pendant le film, j'ai cherché à me demander si Yorgos Lanthimos cherchait à nous décrire d'une certaine manière la situation de ce pays, que nous connaissons presque tous. Comme si il prévoyait déjà la défaite d'une potentielle alternative. J'aurais bien voulu voir une réelle alternative à ce monde brut. Là, j'aurais trouvé mon compte. Mais après tout, je ne suis pas à la place du réalisateur et du scénariste. Le film évidemment en dit long sur cette volonté de la société d'être en couple et d'être marié (comme l'avait dit quelqu'un à l'avant-première, on peut penser à L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État de Friedrich Engels qui critique de manière virulente cette l'institution qu'est le couple, le mariage). Mais je trouve que cela ne s'étend pas plus et encore si cette critique est valable.


Je me rends compte que le film est catégorisé comme une comédie, sauf que ce film n'est drôle à aucun instant. Le monde "absurde" qu'on nous dépeint n'a rien d'amusant. C'est un film qui n'est ni cynique ni absurde malheureusement. Je suis très sensible à l'humour absurde, je pense à Quentin Dupieux par exemple, aux films des Monty Python ou alors les films cyniques de Bertrand Blier (Buffet Froid par exemple) ou des Frères Coen. J'ai oublié de parler de Her de Spike Jonze, oeuvre que j'avais beaucoup apprécié qui traite d'un sujet similaire notre rapport à l'amour et autre. Sauf que dans The Lobster, je n'ai rien trouvé à quoi me raccrocher. Après à chacun d'en faire sa propre interprétation évidemment ! Mais en tout cas, je n'ai pas du tout accroché. L'image est magnifique mais le fond et la forme n'y sont malheureusement pas.


A retrouver sur legenerique.wordpress.com/

balconenforet
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le 16 oct. 2015

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balconenforet

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