Changement de ton pour ce nouveau film de réalisateur de Little Odessa (1994) et de La Nuit Nous Appartient (2007). James Gray nous propose cette année de partir en Bolivie avec l'ancien conducteur de Jaeger Charlie Hunnam. Ce dernier tient ici le rôle de Percy Fawcett, explorateur britannique quelque peu borné, qui va devenir obsédé par la recherche d'une cité perdu en plein cœur de la jungle amazonienne.


Autant le dire tout de suite, Lost City Of Z n'est pas un film d'aventure à proprement parlé. Il s'agit plus d'un biopique bercé par un esprit d'aventure. James Gray a réalisé un film esthétiquement irréprochable, qui nous fera voyager à la fois à travers le monde, mais aussi dans le temps. Difficile en effet de ne pas être subjugué par la qualité de la reconstitution historique que propose le film. Le tout est bercé dans une photographie qui laisse la part belle aux couleurs chaudes, que ce soit dans les séquences dans la jungle, ou lors des passages en Angleterre.
Lost City Of Z est un film visuellement somptueux qui prend soin des mirettes du spectateur. On pourrait ainsi rapproché le film d'un certain Sorcerer (1977) ou encore du séminal Apocalypse Now (1979), pour son ambition de raconté une histoire d'aventure par son biais le plus sombre.
On pourrait croire que le film de James Gray est l'exact opposé d'un film comme Les Aventuriers de l'Arche Perdue (1981), mais il n'en est rien. On a plus ici à faire a un miroir déformant. Pensez aux aventures d'Indiana Jones ré-écrite par Joseph Conrad. Certaines scènes de Lost City Of Z sont carrément reprises au chef-d’œuvre de Spielberg. Difficile de revendiquer sa filiation plus fortement.
Le film de James Gray tente de percer le mystère et la dualité qui se cache au cœur d'un homme prêt à abandonner sa famille aimante pour aller affronter une jungle hostile et meurtrière. Beaucoup de scènes nous montrent la relation d'amour contrastée entre Percy Fawcett et sa femme Nina, interprétée avec beaucoup de justesse par la magnifique Sienna Miller. Et c'est peut être dans ces moments les plus verbeux que le film trouve ses limites.


James Gray tente de nous montrer dans ce film que la quête du héro n'est qu'une quête de lui même. On retrouve donc bien les thématiques chères à Joseph Conrad. Malheureusement, Lost City Of Z ne possède par une écriture et des dialogues suffisamment subtiles pour réussir à emporter le spectateur. Si tout les acteurs sont parfaitement dans le ton, on regrette cependant que les scènes de dialogues ne soit là que pour souligner l'évidence des sentiments des personnages.
Certains d'entre eux sont d'ailleurs stéréotypés. On pense notamment au personnage de James Murray joué par l’excellent Angus MacFadyen. Par sa volonté absolu de nous rendre le personnage antipathique, le script en fait des tonnes. Le personnage se retrouvant même à avoir des réactions surnaturel juste pour rester dans son rôle de méchant.
Pareil pour certaines scènes avec Nina Fawcett. Elle incarne ici une femme en avance sur son époque mais qui n'a jamais l'occasion de le prouver. Donc elle se contente de le clamer régulièrement au début du film.
Le limite d'une écriture aussi plate est que beaucoup de scènes du film semblent alors tirer à la ligne. Les dialogues ne portent pas suffisamment de sens profond pour intéresser le spectateur outre mesure.


Un petit oui, mais un oui quand même pour le dernier James Gray.


Si vous avez aimé le film : Les jeux The Curious Expedition (2016) et Renowned Explorers (2015) proposent une ambiance similaire au film de James Gray.

paul_darbot
7
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le 10 avr. 2017

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paul_darbot

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