La Lunchbox. Belle invention. C’est un merveilleux moyen de contenir différentes couleurs, différentes saveurs, dans un seul lieu grâce à plusieurs compartiments. Cette Lunchbox est le personnage principal du premier long métrage de Ritesh Batra. Tout au long du film elle va voyager, en train, en voiture, à vélo. Elle sera le lien entre deux personnes très distinctes qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Monsieur Fernandez, catholique, buraliste, veuf. Et Lila, hindouiste, femme au foyer, mariée. Beau témoignage sur les différentes castes en Inde qui répartissent les gens et les classent dans différents compartiments. 
C’est donc par le plus grand des hasards que les deux protagonistes vont se rencontrer. Lila venait de préparer à manger à son mari, et c’est à Monsieur Fernandez que la Lunchbox a été donné. Chose improbable, car d’après les chercheurs d’Harvard il y a une chance sur un million que cela arrive. Et pourtant c’est arrivé. Il va alors se livrer un échange de lettre, et c’est ainsi qu’ils vont apprendre à se connaitre sans jamais se rencontrer. Elle, dans sa cuisine, et lui, dans son bureau. Toujours en intérieur, contrairement à la Lunchbox qui ne cesse de voyager. L’un et l’autre vont se raconter leurs problèmes, et vont se comprendre. Commence une belle histoire d’amour.
Monsieur Fernandez raconte qu’il passe toute sa vie debout. Debout dans les wagons du train, dans la rue, dans les files d’attentes, et même dans la mort car par manque de place on enterre tout le monde à la verticale. Il se rend compte qu’il vieillit. Que le temps passe. Un jour, alors qu’il s’apprête à enfin rencontrer Lila, il rentre dans sa salle de bain et sent l’odeur de son grand père. Pour lui c’est la révélation que sa vie s’est écoulée. Les personnes lui laissent leurs places sur les bancs, le regarde comme s’il était différent. Dans le restaurant où il s’apprêtait à enfin parler à la femme qu’il aime, il n’ose s’avancer. Lila est si jolie et jeune.
Lila, son problème, sa solitude. Elle est toujours seule, dans son appartement. Son mari est toujours absent, et il la trompe. Les seules scènes de famille sont celles du repas. Personnes ne se parle. L’homme regarde la télévision, Lila et sa fille en sont privées. Lila n’a de contact avec personne. La seule femme avec qui elle discute est sa voisine du dessus, qui n’apparait jamais à l’écran. Elle est enfermé dans son huis clos, avec pour seule ouverture sur le monde extérieure, la Lunchbox, dans laquelle elle met tout son amour, son talent, et les multiples saveurs qui réveilleront tous les sens de Monsieur Fernandez.
La mort est omniprésente, mais n’est jamais montrée. Le mari de la voisine de Lila dans le coma, son père décédé, la femme de Fernandez et cette mère et sa fille qui se sont suicidées. Lila se pose alors une question « Pourquoi vit-on ? ».
Ritesh Batra nous livre donc ici un film avec un scénario très original. Ce merveilleux film mêle histoire d’amour, portrait de l’Inde, raisonnement sur le sens de la vie et le temps qui passe, et malgré quelques longueurs, le réalisateur parvient à faire de The Lunchbox un beau mélange de différentes saveurs.
r0berto
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le 24 avr. 2015

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r0berto

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