Stephen Chow, maître du non-sens à grand spectacle, même s’il n’est plus présent devant la caméra, possède un style et un humour immédiatement reconnaissables. Dans cette aventure naïve, kitsch et drôlatique, sorte de remake histrionique de Splash, une sirène dépêchée par ses congénères, menacés par les armes sous-marines d’un millionnaire obsédé par la réussite, reçoit pour mission de tuer ce dernier. Elle va, bien entendu, en tomber amoureux ! Et c’est parti pour 90 minutes de gags à pleurer de rire, parfois infantiles, parfois sophistiqués, jouant autant sur le tempo comique du casting (ah, cette séquence d’interrogatoire avec des flics incrédules…) que sur des idées graphiques improbables (un jetpack récalcitrant, un homme-pieuvre dont les tentacules subissent les pires sévices). La 3D accentue cet aspect coloré et cartoonesque, même si elle met aussi en exergue la pauvreté de certains SFX. C’est aussi ça, Hong-Kong ! Et curieusement, le film n’en reste pas moins cohérent, et se sublime souvent dans son exagération, Chow sachant trouver l’émotion qui fait mouche dans les gags les plus déplorables et les accès de cruauté les plus inattendus. Sans atteindre les sommets d’un Shaolin Soccer ou d’un God of Cookery, The Mermaid fait chaud au cœur, si tant est que vous soyez familier de l’univers azimuté de Stephen Chow.