Refn continue de pousser son bouchon de la stylisation visuelle absolue, quitte toujours à prendre le risque d'oublier tout scénario en cours de route. Dans le genre, Only God Forgives était déjà pas mal autistique mais son équilibre au fil du rasoir lui assurait une place parmi les grandes réussites de son auteur. Malheureusement, The Neon Demon ne renouvelle pas l'exploit : le rendu esthétique très papier glacé est certes cohérent avec l'univers de la mode, se focalisant sur la prépondérance d'un narcissisme superficiel. Refn parvient également à bien faire ressentir une impression de danger constante qui se dégage de chaque personnage gravitant autour de la jeune première tant convoitée (dont un Keanu Reeves toujours aussi sympa à l'écran, malgré son rôle de crevure de 2nd plan). Et la séquence du défilé fait un choix casse-gueule mais intéressant.


Oui à tout ça mais quand même, faut bien avouer qu'on se fait rapidement chier, tant les plans s'étirent sans pour autant aboutir à des étapes scénaristiques évidentes, même avec toute la bonne volonté élaborative du monde. Et les scènes plus relevées qui pourraient contrebalancer la platitude interne des personnages apparaissent finalement comme de la provoc bisseuse un peu facile.


Le titre du film prend ainsi un sens plus personnel à Refn, comme s'il pointait le démon de son formalisme graphique qui semble cette fois l'avoir emporté sur toute autre considération cinématographique.

Créée

le 9 déc. 2018

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