C’était annoncé comme la grosse production Netflix de cet été et avec la plateforme, en tout cas au niveau des films, on peut parfois s’attendre au pire (« Bright » ou « 6 Underground » sont des tristes souvenirs) mais aussi au meilleur (« Birdbox » pour ne citer que le plus surprenant). Ici on est plutôt dans le bon, même si « The Old Guard » ne marquera pas les annales. Il se situe un peu dans la même veine que « Tyler Rake » au printemps, un divertissement qui remplit parfaitement son cahier des charges sans tromper le spectateur sur la marchandise. Donc un film d’action rondement mené et sans temps morts qui ne prétend jamais à plus et qui laisse nos méninges au repos avec comme seul but celui de divertir et de détendre.
Ce qui interpelle surtout dans ce blockbuster qui lorgne davantage vers la série B à gros budget à défaut d’ambitions réelles et d’innovation, c’est la capacité de son actrice principale à se positionner comme la parfaite action woman de notre époque. Peu d’actrices de son âge et de son statut peuvent rivaliser sur le terrain de l’action avec une telle crédibilité tout en sachant alterner également des films dramatiques. Après le chef-d’œuvre « Mad Max : Fury Road » ou encore l’énervé et jubilatoire « Atomic Blonde », Charlize Theron prouve encore une fois son agilité dans les combats et le maniement des armes mais également à se glisser dans la peau d’une femme forte et combative. Hormis Angelina Jolie à une époque et peut-être Scarlett Johansson, peu d’entre elles peuvent en dire autant (on ne parlera pas de Milla Jovovich et consorts qui ne s’illustrent quasiment que dans l’action pure et simple). A ses côtés on retrouve un casting attachant du côté des gentils. Un casting néanmoins pas toujours bien approfondi ni exploité dans ce premier opus qui pourrait annoncer une saga. Le look de l’actrice rappelle un peu celui qu’elle avait dans le film de science-fiction « Aeon Flux » il y a quinze ans, conspué par la critique et le public alors qu’il n’était pas non plus honteux.
Ici on affaire à une bande de mercenaires immortels (c’est le côté fantastique et mythologique du film et celui qui fait sa relative originalité) qui vont devoir contrer une menace qui en veut à leur potentiel tout en formant une nouvelle recrue. Un postulat banal, un peu trop peut-être, et pourtant adapté d’un manga. Mais un pitch qui en vaut bien d’autres. La notion de vie éternelle est plutôt bien amenée et traitée pour un film du genre (le poids du temps et de la solitude, voir ses proches mourir, …) mais aurait pu l’être encore plus. On apprécie le traitement des personnages, pas trop limité même s’il ne faut pas s’attendre à une psychologie très fouillée. Tout comme le côté gay friendly avec un couple gay dans la bande, et ça ce n’est pas si souvent. A cela on ajoute une nouvelle recrue féminine et afro-américaine et on obtient un film grand public ouvert à toutes les identités de manière certes opportuniste mais défendable. On suit donc durant deux heures « The Old Guard » sans s’ennuyer une seconde avec quelques sympathiques - sans être révolutionnaires - scènes d’action. Une suite ne serait pas de refus si elle creuse un peu plus une mythologie qui pourrait s’avérer passionnante. Du bon divertissement du samedi soir auquel on reprochera une intrigue et des enjeux trop interchangeables et un méchant ridicule.
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