Soit un petit groupe de parvenus appartenant à l'élite intellectuelle de gauche anglaise, que des gens moins éclairés pourraient accuser d'avoir "sacrifié" la famille à leur carrière, et qui se retrouvent à l'occasion de l'élection de l'une d'entre eux aux plus hautes fonctions de l'Etat.
Dans un joli noir et blanc, ils vont se rendre quelques amabilités comme les Anglais savent si bien le faire (selon John Cleese).


En un sens, ça peut rappeler cette fa...Fumeuse pièce de théâtre qui prétendait dénoncer l'imposture de l'art contemporain, "art" de Yasmina Reza. En tant qu'oeuvre britonne, ce film-ci est un peu moins navrant. Cependant, en vrai, les Anglais sont bien plus drôles que ça : même les plus suffisants sont supposés être maîtres dans l'art de l'autodérision. On a bien une cynique qui remet tout le monde à sa place, un peu cruelle mais en fin de compte la seule lucide et sympathique (et aussi la seule dont on ignore l'activité salariée), et qui s'il s'était agi d'une one man show, serait l'humoriste incarnant à tour de rôle tous les autres personnages - l'historien des idées athée, l'idéologue en "genres" lesbienne et sa trophy wife sexiste, l'aspirant gourou ... La satire est facile.
On s'attarde trop sur les atermoiements du trader agité, alors que la tension devrait naître de l'interaction entre les personnages ; la construction en boucle et le flingue sont deux gimmicks inutiles.


Devant cette bande de gauchistes égocentriques, on en viendrait presque à regretter la Grande-Bretagne exploitatrice, raciste et colonialiste de Victoria et Churchill. Stiff upper lip ! La génération qui a suivi celle du "free cinema" finit mal, avec Sally Potter qui commence par Orlando et termine avec cet amer (mais tardif) constat d'échec, ou Stephen Frears qui s'achève en nous servant une de ces sempiternelles "vie des rois et gens illustres" avec son ultime film sur Victoria et son page... (Oh super! sort un film sur Churchill)


Alors la sagesse n'arrivera jamais - mais ça on le savait déjà (à vrai dire l'élément perturbateur, que l'on imagine charmant, me fait songer à une certaine future première dame ayant couché avec le père et l'amant de la fille de l'époux d'Arielle Dombasle, aux dépens des nerfs fragiles de la jeunette).


C'est pas trop long (comme un one person show), et il y a un blind test pour occuper les plus réticents. De quel standard entendez-vous la version free jazz ? Allez, c'est pas si dur, derrière le saxophone agonisant se cache un piano qui joue un truc bien connu...


titres alternatifs : Waiting for Marianne, love will tear them apart...blablabla.

ChatonMarmot
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le 4 janv. 2018

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ChatonMarmot

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