"The Phenix City Story" (parfois appelé "Une ville passe par l'enfer" en France) a quelques particularités saillantes qui peuvent en faire un film noir original et intéressant, au-delà de son discours très orienté sur le thème "une ville en passe d'être nettoyée de sa vermine". Avec ses 13 minutes 100% documentaires servies en introduction, déjà, la tonalité surprend : un véritable journaliste interviewe des habitants de la ville ayant vécu les événements (à l'origine de ce film), dans le but de témoigner la véracité des faits rapportés et d'immerger rapidement dans l'ambiance, même si on apprendra que beaucoup de faits racontés dans cette fiction inspirée de la réalité, évidemment, on été amplifiés voire purement inventés. C'est toutefois un exercice aux frontières du réel à souligner. Puis la description du milieu du vice, avec Phenix City en Alabama décrite comme Sin City par excellence, de l'autre côté du pont qui la sépare de la Géorgie voisine, avec la pègre qui prolifère et qui contrôle tout, police et justice, en faisant fructifier le proxénétisme et les jeux d'argent (truqués).


La réputation sinistre de la ville est très vite tangible, sans toutefois brosser le portrait du parrain local en être maléfique absolu, du moins dans un premier temps : au contraire, on le montre comme un homme visiblement amène, agréable, bienveillant avec ses employés, etc. Il faudra attendre un peu pour le voir opérer en malfrat, avec notamment des réunions dans des saunas (le genre de réunion de méchants assez typique). La corruption locale soumet l'ensemble de la population à ses ordres, et les quelques opposants n'ont pas vraiment voix au chapitre. Mais la volonté de quelques-uns, alliée à une opiniâtreté chevillée au corps, parviendra à renverser le tout, avec un happy end en bonne et due forme.


On sera cela étant dit passé par des strates de violence assez fortes pour un film de 1955 : on voit une gamine noire assassinée et jetée comme un sac sur une pelouse en guise d'avertissement, des passages à tabac plutôt frontaux, un vélo renversé avec l'enfant dessus, etc. Si l'introduction traîne un peu la patte, la description du crime organisé qui suivra confère au film une singularité notable, à défaut de construire un discours pertinent sur cette base-là.

Créée

le 15 mars 2021

Critique lue 180 fois

1 j'aime

Morrinson

Écrit par

Critique lue 180 fois

1

D'autres avis sur The Phenix City Story

The Phenix City Story
Plume231
8

Une oeuvre qui prend fortement aux tripes !!!

L'introduction d'une petite dizaine de minutes, qui met en scène un véritable journaliste de télévision qui interviewe quelques-unes des véritables personnes qui ont été touchés de près par les...

le 10 sept. 2014

3 j'aime

The Phenix City Story
Johannes_Roger
7

Critique de The Phenix City Story par Johannes Roger

La lutte rude et brutale d’honnêtes citoyens démocrates contre la pègre qui fait régner la terreur à Phenix City depuis sa création. Tiré d’une histoire authentique, le film est d’une grande...

le 19 janv. 2014

2 j'aime

The Phenix City Story
Morrinson
5

Sin City, Alabama

"The Phenix City Story" (parfois appelé "Une ville passe par l'enfer" en France) a quelques particularités saillantes qui peuvent en faire un film noir original et intéressant, au-delà de son...

le 15 mars 2021

1 j'aime

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

142 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

138 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11