Dommage, on avait presque un grand film.

Buzz-movie qui a fait le tour du monde, plébiscité par la critique et même décrit par certains comme étant l’un des plus grands films d’action de tous les temps, voilà The Raid, une sorte de version indonésienne du Nakatomi Plaza, l’homme solitaire étant remplacé par une escouade de bidasses qui veulent attraper un méchant qui siège en haut de sa tour, surveillant les choses depuis ses multiples moniteurs, et envoyant de nouvelles vagues d’ennemis contre nos héros au fur et à mesure qu’ils progressent dans les étages.
Linéaire au possible, la chose ressemble à une version cinématographique de Donkey Kong, les entraves se multipliant tandis que notre gros singe se gargarise de sa toute puissance tandis que le héros se prend des trucs dans la gueule.
Techniquement il n’y aura pas grand chose à dire, Gareth Evans, réalisateur, scénariste et co-chorégraphe a l’imagination de 10 réalisateurs moyens actuels. Sans cesse il remanie l’approche des combats, offrant des mouvements constamment nouveaux et ne se répétant pas deux fois. Le silat laisse place aux fusillades, puis celles-ci laissent place aux explosions, puis de nouveau les poings et pieds volent dans tous les sens, comblant les attentes des amateurs du genre. Puis Evans ne filme pas seulement de bons combats, il manie sa caméra au point de leur donner une puissance accrue, multipliant les angles comme Sam Raimi le faisait avec ses Evil Dead.

Seul ombre au tableau, si les combats sont bien rythmés, le film quant à lui vacille constamment. On a même l’impression de jouer à un jeu de combat sur une console avec un lecteur optique extrêmement lent, nous faisant rager d’attente en attendant la prochaine castagne, et espérer qu’enfin les acteurs arrêtent de parler, surtout pour réciter autant de dialogues clichés. Pire, Evans essaie d’instaurer une sorte de rivalité qui devient coalition entre frangins, mais ça sonne faux, et en plus l’ensemble est tellement mal narré qu’hormis voir les gens se taper dessus, on en a rien à carrer de ce qui pourra bien leur arriver et de qui en sortira vainqueur.
Finalement The Raid décrit plutôt bien l’état dans lequel il faut être pour regarder ce film: être raide. On rigole comme un demeuré pendant les phases d’action et on accepte les blablas avec moins de rebuffade. A jeun on a tout de suite plus de mal et les faiblesses d’un scénario constamment expansif lorsque c’est inutile rendent la pellicule tristement pénible, ce qui est franchement regrettable au vu des performances physiques des acteurs et celle qu’a le réalisateur à les mettre en avant. Dommage, on avait presque un grand film.
SlashersHouse
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le 23 août 2012

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