Exception faite d'une envergure scénaristique absente, The Raid impressionne...

Le buzz conduit peu à peu par The Raid trouvait sa source dans une bande-annonce des plus saisissantes, le tout au gré d’un visuel énergique et d’une BO transcendante (Mike Shinoda) ; la curiosité éveillée, on découvrait une production indonésienne avec un gallois à sa tête, Gareth Evans, et un budget des plus minces… pourtant l’attrait de la chose était bien réel, avec au programme un récit tendu mêlant scènes d’action tonitruantes et personnages se donnant à fond, le tout dans un décor des plus clos.

Et l’on peut dire après coup que The Raid n’a pas trahi ses promesses, nous délivrant une violence brute sans état d’âme dès la première apparition du fameux Tama, sorte de mégalomane baron de la drogue exécutant lui-même des prisonniers… l’intrigue se met alors en branle en mettant en scène un groupe d’intervention de la police devant investir l’immeuble où réside Tama, sorte de place-forte réputée imprenable.

Voilà la base du scénario, qui tout en reposant sur un postulat simple va être un bon prétexte à un enchaînement d’affrontements jouissifs et majestueux, tout en affichant une certaine progression au niveau de leur contenu… en effet, tout en alternant combats et plans lents où la tension se fait latente (pour mieux resurgir), les équipiers de Rama (la figure principale de The Raid) et les hommes de Tama croiseront d’abord le fer à l’aide d’armes à feu, au fil de scènes explosives ; et tandis que le tout s’effectue dans un style esthétique bien souvent somptueux, le plomb va progressivement laisser place aux lames et affrontements dantesques à mains nues.

C'est à partir de ce point que la violence véhiculée par The Raid, déjà conséquente, atteint un degré presque insoutenable à certains instants, la prestance de l’art du silat se combinant à des coups emplis de fureur et de destruction… de l’action, on en a donc à revendre, et elle est d’autant plus de qualité, alors qu’une BO enchanteresse ne va cesser de l’accompagner afin de donner une dimension supplémentaire à cette œuvre musclée.

Côté interprétations, nos très chers adeptes du silat et autres arts martiaux (?) sont étonnamment sympathiques dans leurs rôles ; enfin côté scénario on regrette que celle-ci nous délivre des éléments d’intrigue flous et sans explications concrètes, nous amenant ainsi à nous concentrer sur la périple même de Rama et de ses compagnons plutôt que sur les ficelles orchestrant leur intervention… de même, le dénouement du long-métrage est aussi soudain que surprenant, nous laissant ainsi un peu sur notre faim.

Heureusement, ceci est en partie occulté par le combat final face à Mad Dog, sorte de paroxysme de toute la violence dont a déjà fait preuve le long-métrage, nous la réservant sans discontinuer au cours d’un duel à trois aussi long que transcendant.

En conclusion, bien que l’on puisse se demander à quoi carbure ces inépuisables indonésiens, on tient là une référence du genre, un récit impressionnant qui à l’aide de chorégraphies brillantes fait fi de toutes complexité au profit d’une ambiance tendue à souhait et des combats haletants... chapeau monsieur Evans.