CECI N'EST PAS UNE CRITIQUE MAIS UNE IMPRESSION D'APRES VISIONNAGE.
Innaritu. Une empreinte. Ce plan séquence (aidé par la CGI) de début est magnifique, immersif et si bien chorégraphié. Tout est soigné dans la forme. Le premier plan, travelling avant et les acteurs apparaissent doucement dans le champs, un à droite, un à gauche.
Chaque plan d'insert est un tableau, rien n'est laissé au hasard, les mouvements de caméras sont parfaits, à tel point qu'ils paraissent parfois irréalisables (je pense notamment à un travelling arrière, la caméra recule et seulement après on découvre des branchages qui entravaient sa route).
La nature est le second rôle au côté de Di Caprio (ou est-ce l'inverse).
Les points de vue sont intéressants aussi. La caméra est très souvent située à la taille en légère contre plongée et elle est rarement fixe, excepté pour les plans qui situent l'action ou marquent la transition.
Tout du long, j'étais obnubilé par cette beauté, partagé entre les décors et la mise en scène.
La prestation de Di Caprio étant la cerise sur le gâteau.
Innaritu au fil de ses longs métrages, a su affiner sa patte. Sans parler des plans séquences, on peut aussi le remarquer dans certains détails comme...


Ce choix de ne pas montrer les hallucinations comme telles. Je veux dire qu'il incorpore les hallucinations, les rêves, les projections (appeler les comme vous voulez) à l'image, sans artifice, en pleine lumière comme par exemple les visions de sa femme ou de son fils décédés comme il l'avait fait dans Birdman.
Ou encore avec ce regard face caméra de Di Caprio à la fin. Je pense, si je ne m'abuse, qu'il y a le même genre de regard lancé au spectateur dans Birdman


Ceci étant dit, il y a tout de même quelques longueurs, je pense. Je veux dire qu'il y aurait pu avoir le même rendu sans qu'on s'attarde autant sur certains passages. Je ne demande pas qu'on nous fourgue de l’ellipse à tout va mais tout de même, je trouve que certaines idées, impressions se diluent quand on étire trop le moment sans but apparent. La musique de Sakamoto (tiens, un revenant, un vrai !) est minimaliste mais juste. L'avantage réside dans la sobriété de cette bande originale qui ne prend pas le pas sur les émotions qui ne sont pas amorcées par un violon ou quelques notes de piano mais bien par la performance des acteurs et la maestria du metteur en scène.


Dernier bémol, je me rends compte que c'est très subjectif, ...


Je trouve que la léthanie autour du "tu respires, donc tu vis encore..." en langue indienne ne fonctionne pas trop. Même chose pour les apparitions de sa femme et de son fils, je les trouve assez froide, on a du mal à s'identifier. C'est peut-être recherché par Innaritu, certes. Je trouve juste que ça ne colle pas tellement au genre du film qui se veut assez sobre et qui ne verse pas dans le mélodramatique. C'est peut-être la patte du réal, il me faut peut-être un temps d'adaptation car c'est innovant ? Allez savoir


Le thème, l'action, tout n'est que prétexte à délivrer ce bijou qui n'a rien de transcendantal, qui n'apporte pas de réflexion métaphysique ou de proposition de solution à un problème.
Non c'est juste un bijou qu'on contemple et regarde sous tous les angles.

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