Et voici sur les écrans, la nouvelle machine à essayer de faire obtenir la statuette des oscars à Léonardo Di Caprio. Le buzz autour du film s'est fait essentiellement autour d'un tournage, dantesque à ce qu'il paraît, Léonardo s'étant gelé le bout de ses doigts pendant des mois au fin fond du Canada. Mais les producteurs ont rajouté d'autres éléments pour que la star ne reparte pas une nouvelle fois fois bredouille : un enlaidissement total (cheveux gras, lèvres gercées, ...), une voix proche de celle de Marlon Brandon dans "Le parrain" et sans doute aussi la présence derrière la caméra d'un réalisateur spécialiste des performances soit disant auteuristes ( voir Birdman le précédent opus du senor Inarritu). C'est tout bon coco, cette fois on a mis le paquet !
Oui, je confirme, on a mis le paquet ! Des scènes de tueries ultra réalistes, un combat avec un ours hallucinante de férocité, une image somptueuse, des plans d'arbres à faire pâlir dans sa tombe Andréi Tarkovski, bref tout semble y être pour avoir un spectacle total, un écrin doré (et neigeux) pour que Léo serre contre son petit coeur la jolie statuette dorée. Tout ? Non, hélas, on a oublié d'y mettre un scénario. C'est bête, d'avoir penser à tout sauf à ce petit élément. Et je rajouterai que c'est aussi dommage que Di Caprio soit la vedette du film, car bien qu'il soit irréprochable ( même avec 10 lignes de dialogue à tout casser), comment arriver à vibrer à ses aventures durant 2h35 quand on sait pertinemment, que vu le prix qu'on a du le payer, on n'allait pas l'achever en milieu de parcours.
Donc, en gros, pour situer la chose, Léo est un trappeur, un peu géographe, dont le campement se fait massacrer par des indiens. Heureusement, Léo et quelques collègues échappent aux nombreuses flèches de la petite centaine d'assaillants et poursuivent leur route pour ramener des peaux. Manque de pot, alors qu'il se balade en forêt, il se fait attaquer par un ours assez furieux qui le transforme en une sorte de plaie vivante et râlante. Disons que les coups de griffes qui recouvrent son corps, aussi profonds que nombreux, font ressembler notre star à une tourte à la viande pas cuite et sanguinolente mais joliment décorée par un couteau inventif ! La suite, qu'il ne faut en aucune façon montrer à notre ministre de la santé, capable de fermer un max d'hôpitaux afin d'appliquer les méthodes extrêmes employées dans le film pour guérir nos malades ( et ainsi faire baisser le trou de la sécu), est aussi improbable que barbante. Léo donc, à demi-mort, au bord de la septicémie ( je rappelle que le film se déroule en 1823 l'emploi du Doliprane n'ayant pas encore cours), trimballé sur un brancard pas des plus confortable car fabriqué à partir de gros branchages, sera lâchement laissé à moitié enseveli dans les bois alors que la neige se met à tomber par ses équipiers qui ont profité de sa faiblesse pour trucider son fils. A priori, dans cet état de charpie fiévreuse, abandonné dans une forêt où la température avoisine les moins 10, on peut penser que les chances de le retrouver devant son bol de Ricoré deux jours plus tard sont nulles. Détrompez-vous ! Vous n'êtes ni le scénariste d'une super production hollywoodienne sur le thème de la survie (qui devient un genre à part entière ) ni Léonardo di Caprio qui veut son oscar !
La fin sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.fr/2016/02/the-revenant-dalejandro-gonzalez.html

pilyen
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le 24 févr. 2016

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