Quand David Fincher s'attaque au phénomène de ce début du vingtième siècle qu'est Facebook, on peut rester dubitatif quant à ce choix. Qu'y a-t-il à dire dans cette success story qui a fait de Mark Zuckerberg le plus jeune milliardaire de tous les temps? Et bien on va parler du créateur justement.

L'introduction du film est une discussion entre Zuckerberg et sa petite amie de l'époque. Elle est en train de rompre et nous présente finalement un personnage décalé, à part, dans son monde et surtout prêt à tout pour y arriver. En fait, Zuckerberg va se faire petit à petit des ennemis. A noter que cette introduction du film est totalement imbuvable tant la discussion part rapidement dans tous les sens et qu'il n'y a aucun réel travail cinématographique derrière.

En fait, le film ne se déroule pas toujours chronologiquement et se concentre essentiellement sur deux procès intentés à Mark Zuckerberg. Le premier est celui d'Eduardo, ancien meilleur ami et créateur associé de Facebook. Zuckerberg l'a éliminé entretemps. Le second est celui des membres de Harvard dont le créateur de Facebook aurait piqué les idées pour son propre compte et inventer le réseau social que l'on connait maintenant.

Malheureusement, dans cette histoire, on sait de quoi il en retourne. Quiconque suit les actualités et tout ce qui tourne autour de Facebook est au courant des faits rapportés dans le film. Bien sûr, on en apprend toujours quelque peu, mais on aurait dit que le cinéaste voulait montrer comment Facebook s'est créé et les problèmes de son auteur à un public qui ne connait pas le réseau social. Hors, dans mon cas, suivant l'actualité, j'ai été un peu déçu sur ce point.

Le reste, les anecdotes, les caractères des personnages, etc. sont évidemment sujets à caution. Si les faits semblent avérés et corrects, le film est une fiction et il ne faut pas prendre tout ce qui est montré comme la réalité absolue. Toutefois, l'oeuvre cerne bien, je pense, le personnage de Zuckerberg, un homme qui était prêt à tout pour atteindre ses objectifs, ses buts dans la vie. Le personnage est quelqu'un qui se fond très bien dans notre mode de vie actuelle, dans cette société libérale.

En fait, l'histoire n'est pas la plus grande force du film. Ce n'est pas non plus du côté de la réalisation qu'il faut s'attendre à des miracles. De manière générale, et hormis l'introduction, Fincher offre un film plutôt maitrisé, mais également convenu et sans génie. Pas de séquences très réussies ou qui resteront gravées dans les mémoires. Pas de grands ratés toutefois.

C'est plutôt les acteurs qui sont à féliciter. Andrew Garfield et Justin Timberlake se débrouillent très bien dans leur rôle de seconds couteaux importants à l'histoire et à la création de Facebook. C'est la première fois aussi que je voyais un film avec Timberlake et j'ai plutôt apprécié. Evidemment, c'est Jesse Eisenberg qui rafle le jackpot. Le garçon est sensationnel dans son rôle et en plus, il peut se targuer d'avoir une petite ressemblance physique avec Zuckerberg.

Au final, le film est plutôt sympathique, mais pas inoubliable. Les acteurs et finalement la réalisation plutôt maitrisée et rythmée de Fincher permettent à l'oeuvre de se voir sans trop s'ennuyer. Mais on n'a pas non plus un petit bijou incontournable.
batman1985
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le 9 sept. 2012

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le 9 sept. 2012

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