À la fois critique du monde de l'art, du sensationnalisme des médias et d'une bourgeoisie déconnecté du monde qui l'entoure, Robert Ostlund décoche dans The Square quelques flèches bien aiguisées. Si certaines touchent juste, d'autre en revanche loupent leur cible par manque de subtilité. Le trait est parfois un peu trop épais, le discours est parfois trop moralisateur et caricatural pour qu'on y adhère totalement. La palme d'or achève de donner au film un poids un peu trop lourd à porter.
Néanmoins, sorti du pamphlet estampillé festival de Cannes, le film révèle un humour bien acéré, une mise en scène joliment travaillée et un casting particulièrement solide (Elisabeth Moss a un talent comique beaucoup trop important pour continuer à perdre son temps à chouiner dans The Handmaid's Tale !). Sans oublier ce fameux climax de la performance d'improvisation simiesque assez prodigieuse, entre rire et gêne. Une sensation que l'on retrouvera tout au long du film et des situations absurdes que vivront les personnages.
In fine, selon le crédit que l'on accorde au Festival de Cannes The Square est susceptible d'apparaître soit meilleur qu'il ne l'est vraiment ou moins bon... comme le dit si bien l'agent Mulder, la vérité se trouve sûrement ailleurs.