On le sait depuis The chaser, son premier et meilleur film à ce jour, Na Hong-jin a un problème avec la police Coréenne. La question n'est semble-t-il pas réglée puisqu'il nous en rajoute une couche d'entrée, torpillant en partie la première partie du film avec quantité de scènes inutiles.
De fait, The strangers ne se remet pas d'une longueur excessive et finalement injustifiée. C'est le rythme qui en souffre, la mise en place de l'atmosphère générale et l'intérêt du spectateur. L'ennui guette la première heure durant. On regrettera également un trop-plein de bavardages et un scénario presque trop touffu donnant le sentiment d'une complexité fabriquée.
Et pourtant le film ne manque pas de qualités. Les images, la mise en scène de Na Hong-jin, l'excellente BO, la maîtrise de certaines scènes brillantes (la séance de chamanisme notamment) nous laissent imaginer ce que le film aurait pu être sans ses trop nombreuses faiblesses. Et même là, on finit par s'agacer d'une mise en scène parfois trop ostentatoire, une musique trop présente, des effets gores trop surlignés.
C'est un peu comme si Na Hong-jin s'était laissé porter par un trop plein d'assurance alors qu'il aurait dû resserrer son récit, supprimer l'inutile et se concentrer sur une histoire de possession suffisamment folle nous occuper.