In God we trust

The Tree of Life nous présente un papa américain (il est dans la marine, sait jouer du piano et a en apparence une belle famille) interprété par Brad Pitt et ayant des problèmes relationnels avec ses enfants. En effet en essayant de maintenir une autorité trop importante pour leur bien, celui-ci passe finalement pour un père tyrannique peu soucieux de leur bien-être. The Tree of Life parle sûrement d’autre chose mais je vous laisse le soin d’essayer de comprendre par vous-même.

« In god we trust » est la devise des Etats-Unis mais aurait très bien pu être le sous-titre du film tant les allusions à l’entité supérieure sont nombreuses. Les personnages ne cessent de l’apostropher, de l’implorer et c’est normal puisqu’ils vivent dans un pays qui a officiellement séparé la religion de l’Etat en 1791 tout en ayant de sérieux problèmes avec la définition de la laïcité. Qui plus est, les personnages s’adressent à lui en chuchotant, sûrement afin de rajouter une sorte de mysticisme à leur acte désespéré, ils feraient mieux de nous parler à nous, histoire que l’on ne se sente pas trop exclu d’un film déjà compliqué à apprécier.

Au-delà de ça, le film reste très beau, très « pur » dans l’image bien que la photographie ne soit pas aussi belle que dans les autres Malick (Les Moissons du Ciel, La Balade Sauvage…). De plus on observe une certaine désharmonisation entre l’Homme et la nature annihilant ainsi le pouvoir contemplatif que l’on pouvait trouver dans les films précédemment évoqués, la nature n’a pas d’intérêt concret dans cette œuvre, elle n’interagit pas avec les personnages et l’intrigue.

Enfin, on ne peut que regretter l’absence d’un quelconque fil conducteur dans l’histoire, une partie du film aurait pu traiter la décadence de l’enfant suite au départ de son père mais rien de tout cela. Les acteurs sont bons quand ils servent à quelque chose et la BO est certes belle à entendre mais devient assez vite agaçante. En bref, un constat très nuancé pour une déception non masquée.