Il me faut avouer que je n'avais pas vu de film d'horreur depuis Amityville, je crois... plus de trois décennies d'une hygiène de vie irréprochable. (La saga Alien est une odyssée métaphysique, ça n'a rien à voir, et Predator une sorte de manuel du Castor Junior du Costa Rica, ça n'a rien à voir non plus...) Mais un connaisseur qui a trop d'influence sur mon faible caractère (et qui ne manquera pas de se reconnaître, salut salut !) m'en a filé deux à voir il y a deux ans et, confuse de le laisser traîner comme ça, j'ai entrepris un sorte d'entraînement, une discipline éprouvante qui serait au cinéphile ce que l'habituation au froid est au nageur de piscine qui voudrait traverser la Manche. J'ai donc enregistré The Visit. Night Shyamalan, c'était déjà une sorte de G20 pour la midinette que je suis. Je l'ai vu en 23 fois, avec des pauses pour aller respirer dans un sac en plastique quand la crise me guettait. Et j'ai laissé le dernier quart d'heure pour plus tard, puisqu'on sait que le réalisateur est le champion du twist bien tordu et si possible un peu glauque. J'appréhendais, il me fallait une ordonnance. Sédatée jusqu'à l'os en ce premier jour de vacances de Noël, j'ai regardé la fin. Et là, misère : le bide. Du flan. Les vœux de Giscard à la France. Me revoilà au niveau zéro de l'endurance horrifique tant le dénouement de ce prétentieux clip pour la kermesse de l'école des faunes faussement bricolé (genre lost footage mais pas du tout lost, par contre...) accouche d'un monticule de lombric saharien. Au final, j'ai décroché à fond au moment où ça devait devenir tendu parce que le Night, il a misé sur des chevaux centenaires et arthritiques. Trop bof.