Le grand film de la décennie 2000.
Dès le début, où l'on entend à ce qui peut ressembler à la deep note THX jusqu'à ce fameux final, j'y 'ai vu un film extraordinaire, de ceux qui font remuer beaucoup de choses, dont on y perçoit une puissance incroyable de la mise en scène, ressemblant au fond à du Kubrick (en particulier à 2001).
Il ne ressemble à rien d'actuel, il se réfère constamment au passé (et aussi aux Rapaces de Stroheim, sans oublier le côté Citizen Kane, notamment la fin), mais en même temps, c'est une métaphore de l'Amérique d'hier, d'aujourd'hui et de demain, sans oublier un petit tacle sur la religion (à noter Paul Dano, incroyable dans son double rôle). Le film prend des partis-pris très audacieux, comme celui de ne faire parler personne durant 20 minutes, ou celui de créer de très nombreuses ellipses, sans ne jamais créer une sensation de manque. Que dire aussi de la musique de Greenwood ? Entre stridence (un peu à la 2001 et utilisation massive des instruments à corde tournant jusqu'à la démence (comme dans la scène de l'explosion du derrick) je la sens tout à fait à point venu, et si différent de ce qu'on entend au cinéma.
Accompagné d'une interprétation de génie, on croirait voir un film naphtaliné, entre du David Lean et du Stroheim, quelque chose d'inouï qui m'aura quelque peu scié, et qui laissera son lot de scènes fortes (tout le film ?)