Timer
5.5
Timer

Film de Jac Schaeffer (2010)

Pour lire en... musique ?


...Quoi ?
... Le titre ? Ouais j'suis fier, y a pas de quoi mais j'le suis.


Bon, en fait je voulais pas voir ce film au début. Non, parce que je te vois venir là, lecteur fidèle -et toi aussi, lecteur infidèle- tu vas me dire, non sans bon sens, un truc du genre :


-M'enfin Barbu, t'as vu la jaquette du dvd ? Le plot ? T'es maso ? T'es un femme ? J'le savais, que t'étais une meuuuuf !!


Alors déjà, je suis déçu, espèce de malhonnête. J'trouve que tu tiens des propos intolérables, où y a pas de tolérance !
Bref, je t'explique, quand même, parce que je me sens un peu le besoin de me justifier.
Donc je venais de voir Night Call, avec un pote.
Tranquille.
A la fraîche, comme dise les jeun's -wink- et j'avais envie d'un truc plus léger. Donc j'le regarde et j'lui dit :


-Eh ! On s'mate un autre film ? J'suis chaud là. Mais un truc plus...relax quoi.
-Ok, qu'il me répond, si tu veux j'ai pleins de trucs.
Là il se met à me sortir des horreurs du genre The Inglorious Bastards, non, pas d'erreur sur le titre c'est un truc de 1978 qui sent pas bon, d'autres machins genre Running With Cisors.
J'suis pas franchement emballé. Et là il me fait.


-Sinon j'ai ça, Timer. Bon, c'est un film de meuf, mais c'est cool, c'est un peu différent.
Je mate la jaquette. J'hésite. Je tourne les yeux, nos regards se croisent. J'lui dit :
-Bon, vu qu'on est parti pour pas se prendre la tête, fonce. Pis comme ça, on pourra synchro nos cycles menstruels pour être des vraies BFF !


Quoi. Ben, ça va, on peut déconner, c'est bon, c'est entre potes.


Bref, je lance, je mate. Et là je viens te faire un petit compte-rendu. Avant je t'ai fait perdre ton temps en racontant ma vie, mais c'était pour te mettre en situation. T'immerger dans mon quotidien lecteur fidèle (ou toi aussi, lecteur occasionnel en passe de devenir fidèle tellement que mon anecdote était palpitante).


Comment ça je meuble ? Mais non, j'ai beaucoup de choses à dire sur le film, je cherche pas du tout à éviter d'en parler.
Bon, la preuve, je vais commencer maintenant. Alors Timer est, comme l'indique le rose overdose sur l'affiche, un film d'amûr. Avec un grand A. Parce que oui, l'important, c'est le grand Amûr !
Et ce film te colle tous les poncifs du genre, bien lourdingues, qui m'ont tous gavés et que je vais lister maintenant :



  • L'héroïne masse cucul qui arrive sur la trentaine, névrosée à l'idée de ne pas avoir trouvé une moitié avec qui fonder une famille parce que son grand but, quand même, c'est de trouver l'amûr. Le reste, c'est pas des préoccupations de femme, non mais !


  • L'héroïne qui ne sait JA-MA-IS ce qu'elle veut ! JA-MA-IS ! Un coup elle aime machin le musicien, la minute d'après elle le déteste, pour qui pour quoi on sait pas, peut être qu'elle aussi elle a ses rè... Ouais, bon, déjà fait...


    • Les montages musique-pop pour meubler parce qu'il faut bien cacher la grosse baisse de rythme du milieu parce qu'on a plus rien à dire.


    • Le mec au sourire Colgate qui arrive quand même bien au moment opportun, parce que bon, tout le monde à le droit d'avoir quelqu'un qui t'aimeuh.


    • La sœur/copine un peu marie couche toi là, sympa et délurée, mais qui se révèle vouloir la même chose que tout le monde, l'amûr bien sur !



Cerise sur le chamallow, les acteurs sont pas transcendants (pas mauvais non plus) et côté technique c'est banal.


Alors, je te vois t'interroger dans ton coin, toi, lecteur bien aimé - sinon, t'as vu comment que je te caresse dans le sens du poil en mode discret, si t'aime, tu like, tu post un com', tu peux t'abonner à ma chaîne, mon twitter, mon instagram, mon facebook, mon snapshot, mon tumblr, mon blog- pourquoi est-ce que je lui mets 6 ?


Parce que je souhaite saluer le parti-pris original de Jac Schaeffer, qui place son intrigue dans un monde contemporain où les dernières lubies technophiles ont débouchées sur la création du Timer, un appareil qu'on s'implante au niveau du poignet et qui te préviens du jour, de la date, de l'heure, de la seconde à laquelle tu vas rencontrer ton âme sœur. Et le timer de Oona O'Leary -oui, je sais, le nom, t'as vuuuuu ! - n'affiche rien du tout. Elle fait partie des 2% de mécontents.


Et Schaeffer se prend à imaginer un monde dans lequel les relations sans l'âme sœur serait vouées à n'être que des coups d'un soir, où seul compte cette personne unique avec laquelle tu finiras ta vie. Comment aimer dans ce cas là, comment vivre quand ton Timer reste désespérément vierge [blague salace qui passe pas la censure], comment réapprendre à aimer l'inconnu et le risque quand la société t'offre un chemin tout tracé, une vie toute prémâchée ?
Avec quelques scènes vraiment bien marrante, notamment lorsque Oona -Ce nom sérieux- va pour se faire retirer son timer, avec les vendeurs en mode Apple store, quelques bonnes réflexions et une fin qui, certes, ne te retourne pas le cerveau, mais a le mérite de sortir un peu des sentiers battus. Un peu. Et parfois, un peu ça suffit !


Voila, la romance est classique mais sympathiquement traitée et cette touche d'originalité est une sacrée plus-value qui rend le tout intéressant et plutôt drôle.
Donc si tu as aimé cette critique, tu peux t'abonner à ma chaîne, rejoindre mon groupe d'amis facebook, apprécier mes photos sur instagram, suivre mes tweets, mettre un pouce vert...

Petitbarbu
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le 21 mai 2015

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