Quand Bong Joon-Ho me donne des pistes pour comprendre mes photos de voyage.

Nous avons affaire ici à un film à sketch (ce terme n'a vraiment aucun sens) qui se centre autour de la ville, et de l'âme, de Tokyo, même si l'un des trois s'en branle un peu et aurait pu se dérouler n'importe où, en changeant quelques lignes de dialogues. Intéressons nous donc aux trois séparément :


Interior design - Michel Gondry - 8/10


Gondry réussi un truc assez génial ici, il nous montre tout d'abord des problèmes du quotidien, montrant une facette intime du Japon. Ensuite il nous rappelle qu'il est Michel Gondry, avec des scènes bricolées qui font écho à Be kind, rewind (j'adore ce film!!!). Et enfin, tout en conservant son propre univers, il fini par évoquer le monde des yokaïs, de manière très poétique. On retrouve sa vision d'auteur dans une déclaration d'amour au Japon, à la poésie et au mystère qui hante son quotidien.


Merde - Leos Carax - 7/10


Ici Tokyo n'est qu'une toile de fond, je ne suis pas certain que Carax ait un intérêt particulier pour le Japon, le film aurait été plus ou moins le même dans n'importe quel autre cadre. J'aurai peut-être plus apprécié ce segment dans un autre contexte donc. Il est néanmoins très bon, esthétiquement le personnage de Merde fonctionne dès la première seconde, interroge, puis fait rire, jusqu'à presque fasciner. Les caricatures grotesques qui s'agglomèrent autour de lui finissent par le rendre bizarrement crédible, un peu comme un Gojira à taille humaine que l'on aurait attrapé pour l'envoyer chez un psy.


Shaking Tokyo - Bong Joon-Ho - 8/10


Et ce triptyque se clos avec un réal qui pond un chef-d’œuvre à chaque long-métrage (si on oublie ses deux films américains), sa maestria n'a pas le temps de se déployer totalement sur une si courte durée mais le résultat reste excellent. Rien que le speech de base : une livreuse de pizza s’évanouit chez un hikikomori lors d'un tremblement de terre... Je n'ai pas besoin de plus pour commencer à applaudir avec les pieds. Malgré le format il prend tout de même son temps pour installer le décors, est aussi drôle que touchant, haletant qu'intriguant. Bref on est quand même chez le type qui à fait The Host quoi... Et au passage j'ai envie de me dire que je comprend enfin pourquoi j'ai vu autant de vélos envahis par la végétation dans les rue japonaises !


Les trois segments sont donc un peu disparates, mais le tout tient très bien la route, au passage merci à MK2, qui l'a mis en streaming gratuit ici

ZayeBandini
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le 10 juin 2020

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