Subtil et fascinant
Dans le premier plan (de nuque) j'ai été fascinée par le corps et le visage de Zoé Héran. Totalement. Cette oeuvre est une des rares de ces dernières années qui filme aussi bien les enfants, et c'est...
le 1 mai 2011
67 j'aime
Ayant vu "Tomboy" après la sortie de "Portrait de la jeune fille en feu", je n’ai pas pu m’empêcher de penser à tous ces articles décrivant le cinéma de Céline Sciamma comme un cinéma avec, dixit, « un vrai regard de femme ». Je ne sais pas si on peut déjà parler de « female gaze » dans "Tomboy" mais on peut assurément parler de « french gaze » ! Il est omniprésent et, par moment, insupportable !
« Tomboy » s’inscrit dans cette longue tradition de films français issus de la Nouvelle Vague et dans lesquels le regard de « l’auteur » (homme ou femme) est prioritaire sur tout le reste. Chez « l’auteur » à la française, les effets de style (en tout cas ceux du cinéma dit « classique ») sont vulgaires. On se doit donc de donner dans l’austérité et l’épure, jusqu’à l’excès. Le cinéma à la française est un cinéma qui, bien trop souvent, aime surtout se regarder en train de faire du cinéma dit « intelligent » et de bon goût.
Avec « Tomboy », si on ne tombe pas complètement dedans, on flirte tout de même méchamment avec ce travers détestable. Plutôt que de parler de « female gaze » ou de « male gaze » on ferait mieux de dénoncer ce « french gaze » qui pousse tant de cinéastes à prendre la posture de « l’auteur » tout en se pensant atypiques. On perçoit très vite les influences de Varda, Rohmer, Ackerman, tous ces artistes aveuglément adulés par les critiques.
Le dernier tiers du film est pourtant plus intéressant et l’on se prend à regretter que Sciamma ait autant bâclé le début qui s’étend en longueur sans raison. A force de se concentrer sur des micros détails et une hyper délicatesse de façade, Sciamma tombe dans la platitude. En resserrant sur l’essentiel, sans ces effets de vide lourdingues, Tomboy » aurait certainement fait un très bon court métrage. Le propos est fort, certaines scènes assez belles et Zoe Héran incarne avec beaucoup de justesse le personnage principal.
Si seulement Sciamma ne se prenait pas autant au sérieux...
Créée
le 8 juin 2020
Critique lue 96 fois
D'autres avis sur Tomboy
Dans le premier plan (de nuque) j'ai été fascinée par le corps et le visage de Zoé Héran. Totalement. Cette oeuvre est une des rares de ces dernières années qui filme aussi bien les enfants, et c'est...
le 1 mai 2011
67 j'aime
Eh bien ça c'est une bonne chose de faite. Et bien faite. 1h20 en état de grâce. C'est juste ce qu'il faut. Ni survolé ni trop lourd, le sujet est maîtrisé et traité avec une rigueur et une légèreté...
Par
le 8 nov. 2011
44 j'aime
54
Sciamma poursuit son exploration sur la découverte de la sexualité, d'un corps qui change, du rapport intime avec autrui. Pour ce second long-métrage, elle va à rebours de quelques années et quitte...
Par
le 27 juil. 2011
43 j'aime
9
Du même critique
Bon ben y'a Antoinette, elle est instit, l’école est finie et son amant part en famille dans les Cévennes. Alors Antoinette elle se dit comme ça « ce serait-y pas chouette de les retrouver là-bas,...
Par
le 21 janv. 2023
16 j'aime
1
Pierre Lemaître est sans doute un bon romancier mais certainement pas un bon scénariste ! « Dérapages » est affreusement poussif et caricatural. La mise en place des deux premiers épisodes est...
Par
le 3 juil. 2022
10 j'aime
Sur le fond, ce documentaire en deux parties est absolument passionnant. On découvre avec stupeur un mouvement tristement mythique qui a bien plus marqué les mentalités américaines qu’on aurait pu...
Par
le 12 nov. 2020
9 j'aime