Subtil et fascinant
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Tomboy : Laure vient d'arriver avec ses parents et sa soeur dans un nouvel appartement. Elle aime s'habiller et se comporter comme un garçon, et lorsqu'elle descend jouer avec les enfants de la cité, elle se fait appeler Mickaël.
Bon film, mais plusieurs aspects m'ont quand même déplus.
Le sujet évident, c'est la construction de la sexualité et de la sexualisation de son corps à l'approche de la liberté. "Laure" se sent plus à l'aise en garçon qu'en fille, on le comprends dès le départ, évidement. Sauf que le sujet n'est pratiquement pas abordé frontalement. Les non-dit pèsent plus que les dialogues. On n'interroge jamais vraiment "Laure", à aucun moment la parole est donnée pour que l'enfant s'exprime, et c'est très dommage de ne pas avoir eu une certaine verbalisation. On doit se contenter d'un jugement sévère de la part des gamins de la cité lorsque ceux-ci découvrent le pot-aux-roses, et la réaction hyper violente et humiliante de la mère. Et le père dans tout ça est complètement occulté.
Autre problème : malgré un propos hyper intelligent, la réalisatrice oublie de rythmer son film. 1h16 sans le générique, on attend que le film démarre vraiment, car il est évident que le double "je" de Laure va être découvert, alors le spectateur patiente, se contentant de scènes décrivant l'insouciance de l'enfance, et le film s'oubliant un peu, et délaissant finalement son sujet.
L'idée est donc passionnante, et l'actrice interprétant Laure est très douée. D'ailleurs l'ensemble des gamins du film sont tous très bons. C'est plus dans sa forme ou son format (moyen métrage finalement) que ça pêche.
Le sujet du façonnement de la sexualité et du rapport au corps est extrêmement important, mais finalement on passe presque au travers de l'essentiel. Une tranche de vie qui oublie presque d'interroger le spectateur et/ou le parent. J'aurais préféré une dé-dramatisation du sujet, un "exemple" de discussion (solution ?) constructive entre la mère et la fille, plutôt que ces réactions négatives qui se succèdent et qui semblent dire aux parents "si vous êtes dans cette situation, voilà comment ça se passera : mal."
Alors que j'aime à penser que ce n'est pas toujours le cas, et que certains parents, dont j'estime faire parti, ne se contenteront pas de juger, ni même de chercher à comprendre à tous prix, mais seront tout simplement dans l'accompagnement et dans l'amour familial.
Créée
le 2 sept. 2020
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