Yeah yeah, ça c'est un bon gros film de bonhomme divertissant comme on les aime, instantanément culte !

Dans un futur lointain. Le héros principal Douglas Quaid fait un rêve récurrent, dans lequel il subit un accident mortel sur la planète Mars, en compagnie d'une belle femme brune. Pour investiguer les caûses de cette étrange obsession, il va faire appel à Rekall, une société futuriste de haute technologie, proposant à bas prix l'implantation de faux souvenirs, qui seront des simulacres de souvenirs réels. Mais ça va bien entendu partir en couilles ...

Basé sur un scénario très très très alambiqué avec comme thème principal la mémoire, ça en devient grotesque tant les complexes péripéties malchanceuses se succèdent à une vitesse hallucinante. Tout est prétexte à la baston, et c'est ça qui est bon ! Mais ce côté grotesque est voulu, car il permet d'ironiser sur le développement de la technologie, censé faciliter la vie, alors qu'en réalité, celui-ci crée des problèmes encore plus complexes que la technologie elle-même. Quand on y réfléchit, l'itinéraire du héros est finalement assez cauchemardesque, car il subit une double-perte. D'un côté, la perte de la réalité, incapable de discerner rêve, réalité, souvenir, de l'autre, la perte avec soi-même, incapable de discerner son identité passée, présente, future.

Une sorte de délire de descente aux enfers à la John Carpenter, où les fins prennent toutefois des directions radicalement divergentes. Tandis que Carpenter choisit de laisser ces personnages dans le désespoir le plus total, sans que le spectateur puisse comprendre s'ils vont parvenir à se sortir de cet Enfer, Verhoeven, lui, opte pour un happy-end irréaliste à éclater de rire, et ça qui est bon ! Soyons franc, ce long métrage ne ressemblerait pas à grand chose, sans ce mythe du cinéma-testosterone d'Arnold Schwarzenegger, avec sa belle gueule et son tas de muscles.

Kitsch au possible, un peu plus intelligents qu'ils en ont l'air, les faux nanars-blockbusters assumés ont fait la marque du style Verhoeven. "Total Recall" en est un parfait exemple. Un petit conseil : mettre son cerveau sur le bouton-off et profiter à fond de ce scénario bourré d'actions, où ça défourraille de partout. Sans vous changer la vie, un monument de SF à voir au moins une fois dans sa vie, pour se dire que, ouais, les blockbusters actuels sont largement moins funs, et c'est bien dommage !

PS : Je vous propose le lien direct vers ma critique d'un autre film culte de Paul Verhoeven, intitulé "RoboCop".

http://www.senscritique.com/film/Robo_Cop/critique/29981947
TheStalker

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