JP, comédien en panne et en colère de 38 ans, souhaite organiser une marche de la fierté noire. Afin de promouvoir son action, il cherche à impliquer des frères de couleur plus connus du grand public. L’Amérique a eu Martin Luther King et l’Afrique du Sud, Nelson Mandela. Quant à la France, elle devra se contenter de Jean-Pascal Zadi.
Derrière sa moustache, l’homme prend des faux airs d’Eddy Murphy, les incisives supérieures proches du pied de biche en plus. Profondément sincère dans sa démarche, mais maladroit dans ses propos sexistes, antiécologiques, voire quasi racistes, l’acteur-réalisateur plonge sans peine dans l’autodérision, entraînant avec lui dans son délire les VIPs qui l’entourent. Ainsi, dans leur propre rôle, Fary avale des bananes pour de l’argent, Lucien Jean-Baptiste s’apprête à couper des têtes, Éric Judor prétend être Autrichien, Ramzy flirte avec l’antisémitisme et Mathieu Kassovitz passe pour un esclavagiste. Quant à Omar Sy, trop bon, trop honnête, il se fait gentiment éconduire.
Le scénario est ténu, alignant les rencontres comme des sketchs amusants le plus souvent. Mais au-delà de la déconnade, ce film potache pose de véritables questions, anticipant une actualité plus que brûlante. Et lorsque le doux nigaud se retrouve violemment plaqué au sol, les crampons d’un policier sur le visage, le temps n’est plus aux rires.
7/10
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