Structuré comme un film à sketch au gré des rencontres people de son acteur vedette, Tout simplement noir connait les réussites et loupés de ce type d'exercice : l'humour ne fonctionne pas à tous les coups mais il réserve des moments bien marrants. Pour ma part, je retiens parmi d'autres les segments avec Eboué et Jean-Baptiste, Kassowitz tout en passion africaine inquiétante d'intensité (la mesure d’écarquillement de narines !!) et en répliques chocs ("je t'ai demandé un Noir, tu me ramènes un Black"), la chanson avec Soprano, la brève référence à celui qui ne peut plus être montré, ou la présence plus étonnante de la journaliste Kareen Guiock.
Mais derrière son humour de mariole, le film réussit à traiter avec une certaine intelligence son sujet, confrontant notre gentil louseur envieux de la réussite professionnelle de Omar Sy à la complexité de cerner l'identité noire qu'il revendique. Lui-même perdu dans ses repères culturels, se lançant dans une tentative ridicule de définition racialiste qui ne correspond finalement à aucun de ses soutiens, Jean-Pascal Zadi dénonce assez finement les paradoxes des revendications maladroites et nous renvoie tous à nos origines multiples. Pas mal pour une comédie toute simple.