Le bouquet final.

Ah la la, ce que c'est quelque chose ce film ! Une trilogie mythique, qui se bonifie avec le temps et prend parti du temps qui passe de manière judicieuse, pour nous offrir un "final" d'une qualité rare... Oui, si Toy Story 3 aura été un doute pour bien des gens -les 2 sont déjà casse gueules, alors les 3-, le film a finalement explosé tous les pronostics. Et offert aux spectateurs un merveilleux hommage à ses personnages cultes et à sa génération de spectateurs.

Nous ne présentons plus le principe et les personnages de cette saga. Ils sont connus et reconnus dans le monde entier. Après la peur d'être remplacé, puis celle d'être brisé, arrive à présent la plus grande crainte d'un jouet, et ce d'autant plus cruelle qu'elle est inévitable : celle de se voir délaissé par l'enfant à qui on appartenait. Car plus de dix ans se sont écoulées entre le précédent opus et celui-ci, dix ans qui se sont également déroulés dans l'histoire. Andy est devenu un jeune garçon de 17 ans prêt à se rendre à l'université. Il ne joue plus depuis longtemps et c'est cela qui va entrainer les péripéties du film, mais également les différentes évolutions psychologiques des personnages : des jouets démunis et forcés de changer de vie, tiraillés entre leur "devoir" de jouets et leur affection pour Andy et leur propre utilité ; à Andy lui même qui pour la première fois devient un personnage à part entière et fait face au passage à l'age adulte et au renoncement à l'enfance. Tout ceci dispose donc d'emblée d'une forte charge d'émotion, spécialement pour la génération 90's, dont je suis, qui ont grandi avec Toy Story et en même temps que Andy, et force est de constater que sur ce point, il n'y a aucune déception : l'émotion crève l'écran d'une manière incroyablement forte, surtout à la fin du film, avec une succession de scènes riches en ressentis. Je parle bien sur, et attention aux spoilers pour ceux qui ne l'ont pas vu, passez directement au paragraphe suivant, de la scène de l'incinérateur ou tous les héros, certains de périr, renoncent et se tiennent la main pour faire face ensemble à la "mort"... Complètement poignant. Je pense également au véritable final qui voit Andy donner nos héros à une petite fille en guise de transition, jouant une dernière fois avec eux avant de les remercier, on le devine, pour la belle enfance qu'ils lui ont permis de vivre... Là encore, ce moment est très émouvant, et il est presque totalement impossible de ne pas sentir sa gorge se nouer ou ses larmes couler avec l'une ou ces deux scènes.

Mais Toy Story 3 va au delà de l'émotion en nous proposant une action impeccablement millimitrée et digne de missions d'agents secrets, tenant en haleine. Surtout, l'humour qu'il propose est totalement jubilatoire, surtout à cause de deux personnages que sont notre cher Buzz et un nouveau, Ken. Le premier nous offre ainsi une parodie de "latin lover" totalement folle et complètement jouissive, avec ses grands pas de danseur de flamenco et ses grandes phrases en espagnol. Je me souviens encore des barres de rire que nous avions eu face à ces scènes qui se moquent allègrement des clichés sur les latinos dragueurs... Le plus drôle étant que Buzz n'est à aucun moment conscient de ce qu'il fait. Ses expressions à ces moments là ajoutent encore à l'amusement. Le second personnage est Ken, mais cet humour là ne joue que quand Barbie entre en scène à cause du côté clairement parodique des choses, car seul, il ne porte malheureusement qu'un humour cliché :mais quand les deux sont ensembles on se moque totalement de ces jouets à l'eau de rose et de leur relation. C'est juste jubilatoire. Ce qui, un très bon point, n'empêche pas le couple d'avoir une importance et un rôle dans le récit. Ken est un personnage, en plus, interessant. Il aime les choses de femmes et ses manières sont efféminées, mais à côté de cela, il est hétéro et déteste qu'on le résume à ses passions "féminines" et à ces aspects de sa personnalité... et ce n'est pas un méchant, plutôt un gentil égaré dans une bande de pleutres et dont l'amour va lui permettre d'avoir le courage de ses opinions et de la rebellion.
Les nouveaux personnages qui apparaissent sont là encore reussis, dans leurs registres respectifs : Lotso, Big Baby, l'adorable petite Bonny, sont les premiers à me venir en tête.

Quant à l'aspect visuel, il ne souffre d'aucune critique. Même les humains sont enfin convainquants et attachants, quant au reste, tout est impeccablement animé. C'est un plaisir pour les yeux, du début à la fin.

Bref, Toy Story 3 est pour moi l'apothéose d'une excellente saga, et une fin absolumment parfaite. Je ne suis donc pas particulièrement enchantée de l'annonce d'un 4e Toy Story qui après une telle fin, a de très fortes chances de me décevoir.