Toy Story 3
7.5
Toy Story 3

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich (2010)

(décidemment, certains titres de mes critiques ont des connotations légèrement communistes.)


Voilà 5 ans que Toy Story 3 est sorti, et je n'eus jusqu'alors jamais envie de le voir, déçu que je fus par les blagues successivent "Cars" et "Planes" qui regroupe ce que l'on a fait de pire dans le monde l'animation, une véritable machine à fric pour les jeunes générations. Une vraie complainte de vieux grigou, pour quelqu'un qui a grandi avec deux des licences phares de Pixar: Toy Story, et Monstres & Cie. J'avais adoré les deux enfant, et je pense qu'encore aujourd'hui, je me marrerais devant. Mais alors, qu'est ce qui m'a poussé à ne plus vouloir regarder de Pixar? Le fait de grandir? Peut être. Le fait d'avoir des appréhensions sur la qualité intellectuelle des films d'animations? Aussi. Et pourtant, je n'eus jamais autant tort.


Depuis 1995, la génération début-fin 90 à évidemment grandi, et Andy aussi. Il délaisse ainsi ses jouets, livrés à eux même dans un vieux coffre à jouet, qui était vide les 3/4 du temps durant l'enfance d'Andy. Et, comme nous aujourd'hui, Andy va à l'université et doit se séparer de la plupart de ses affaires. Seulement, une erreur va provoquer l'acheminement de tout ses jouets fétiches vers SunnySide, une garderie contrôlée par un affreux Ours en Peluche qui n'est pas ce qu'il prétend être. En deux trois mouvements, les Jouets d'Andy vont se retrouver dans une situation délicate de laquelle seul Woody pourra les délivrer.


ça donne envie? Surtout que cette fois, et çe n'était pas fait dans le deux, le concept est poussé jusqu'au bout, avec le coup des piles, de Ken et Barbie, de clin d'oeil à Ghibli (Totoro, on t'a vu.) et tout ça. La réaction des joeuts face à des enfants plus jeunes, on sort vraiment du cadre de la ville et de la chambre d'Andy et ça fait du bien. Certes, chaque Toy Story se passait ailleurs que dans la chambre d'Andy, mais... La réaction face à bon nombre de jouets, dans pleins d'autres foyers n'était pas poussé jusque là. On a eu une secte (Les extraterrestres) les méchants Cow-Boy du 2, et tout ça, mais ça n'était pas plus loin. Ici, Pixar dépeint une mini-société soviétique au sein d'une garderie, qui a des apparences sérieusement réelle, et on en rit, tellement certains situations rejoignent fiction et réalité, et surtout positionnent leur regard (celui d'un adulte) sur certains jouets (Ken et Barbie en tête) sans tomber dans la caricature. On a des petites parodies bien trouvées et bien sympa, et ça fait plaisir. Pixar se place du point de vue des nouveaux venus comme des anciens, des enfants comme des plus grands, sans prendre personne pour des cons, et bon dieu que ça fait plaisir, surtout quand on voit ce qui se passe ailleurs, chez Pixar comme chez Dreamworks. Enfin une suite vraiment énorme qui alterne moment sérieux comme moment très drôle (Bordel, Buzz en Espagnol, énorme, et mis assez de temps pour qu'on s'en lasse pas.) et qui n'agit pas comme une pompe à fric.


Les sujets abordés ont des liens avec ceux du premier, comme l'enlèvement et l'abandon, et ça fait du bien de voir ces deux là poussés jusqu'au bout, dans un monde si petit, mais si vrai. Tout est bon dans Toy Story 3, le temps passé à aborder tout ces sujets est assez pour que nous ne nous en lassions pas. Pixar revient à ce qui a fait sa force: des films pas que pour les enfants, avec des thèmes abordés touchants, dont celui de l'enfance, qui est remis dans le tout récent "Vice-Versa" qui est la clé de voûte qui m'a donné envie de regarder ce Toy Story. De plus, Pixar revient avec une suite qui sent moins le réchauffé que Toy Story 2, vraiment intéressante, une série qui a l'air de presque faire du sang neuf (plus que toutes les licences Dreamworks si vous voulez mon avis) et qui propose un contre de la part de Pixar à lui même et à certains de ces concurrents, qui jugent mal les films d'animations et les rendent débilisants au possible, avec des messages écolos parfois sympas à voir, parfois lourds. Bref, ça fait du bien de retomber en enfance, sans avoir l'air d'être pris pour un con, et de passer un très bon moment.


En bref, Toy Story est fait pour tout le monde, et renoue avec les premiers succès de Pixar, intelligents, qui parodiait de nombreux codes, tout en gardant une belle personnalité, avec des scènes à en mourir de rire. Pixar répond aux mécontents de notre génération, ne pouvant plus faire avec les merdes que nous pondent les studios d'animations. Un délice, à déguster de toute urgence, qui m'a permis de renouer avec Pixar, et de retomber un temps en enfance. Et de me faire culpabiliser d'avoir jeter mes jouets. :(

YuReed
8
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le 30 juin 2015

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YuReed

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