Le jour où Woody fut libéré délivré

Disclaimer (comme disent les youtubeuses) : Entant que très grande fan de Toy Story, je ne donne ici qu'un avis parmi tant d'autres, absolument subjectif, et qui ne fait en aucun cas figure de vérité universelle. Voilà. Merci à tous.

Entrons direct dans le vif du sujet : Personnellement, j'ai trouvé ce Toy Story assez décevant dans l'ensemble. Pas nul, pas catastrophique non plus (on est chez Pixar, faut pas déconner), mais pas extraordinaire, en tout cas, pas autant que ce que promettait la critique.

Et je m'explique : (Attention, quelques Spoilers)

Dans cet opus, ce qui semble privilégié, c'est avant tout le spectaculaire, au détriment d'un humour plus adulte et de la nostalgie qui faisaient la magie des trois premiers films. On voit très clairement la différence de qualité de l'animation entre le 1 et le 4, d'accord, mais au final, on dirait que les équipes se sont davantage concentrées sur le visuel plutôt que sur le scénario, plus enfantin et moins creusé que dans les précédents volets.

Ce qui a plu à beaucoup de spectateurs je suppose, c'est ce renouveau concernant les enjeux des personnages, principalement Woody (parce que soyons un peu honnêtes, si les autres persos n'avaient pas été dans le film, on aurait à peine vu la différence tellement ils sont insignifiants - mention spéciale pour Mr Patate qui ne doit même pas avoir eu droit à une réplique complète).
Duke Caboom (qui, je l'avoue, m'a fait chialer de rire avec son Jean-Jean) apporte heureusement une petite touche de fraîcheur qui m'a fait quelque peu retrouvé la patte Toy Story (dommage qu'il n'apparaisse que 10 minutes dans le film quoi).

Il est évident que la fin est inattendue lorsque l'on connaît bien l'univers de Toy Story : Le plus fidèle des jouets qui décide de tout quitter, amis et propriétaire, pour partir à l'aventure aux côtés de la bergère qu'il n'a pas revu depuis X années. C'est vrai je reconnais, le message est beau quelque part : On n'est pas obligé de rester cantonné au rôle qui nous a été attribué, car la vie est une aventure sans limite. Oui, le public a grandi, évolué, a emprunté des voies qu'il n'était peut-être pas destiné à emprunter au départ, et donc le personnage doit évoluer lui aussi. Je n'ai absolument rien contre cette vision des choses, c'est même assez philosophique dans l'idée. Ce qui me dérange au fond, c'est qu'on ne comprend pas vraiment le cheminement de Woody, pourquoi est-ce qu'il en arrive à cette conclusion ; parce que c'est en contradiction totale avec l'idéologie qui l'a toujours animé et ce, depuis le premier film. Pour ce faire, l'histoire avec Fourchette aurait, je pense, pu être davantage développée. La conscience de soi, la possibilité de choisir sa vie et son propre destin, le fait de vouloir toujours protéger les autres jusqu'à s'oublier soi-même … tant de thématiques intéressantes qui parlent à beaucoup de gens, et qui auraient pu être encore mieux mises en avant sans doute, de sorte à clairement dévoiler le schéma de pensée de Woody et ce qui le mène à tout remettre en perspective.

Ce qui m'a surtout manqué dans ce film, c'est cette proximité qu'on pouvait ressentir avec la bande de jouets, et la déchirure qu'on devrait avoir lorsqu'ils se séparent à la fin. D'accord Woody veut partir vivre sa vie car il a accompli sa mission auprès de Bonnie etc., mais tout ça est quand même ultra expéditif. Étant donnés tous les commentaires que j'avais pu lire de personnes disant avoir été émues aux larmes à la fin, je m'attendais vraiment à verser la mienne... Mais... non ? Et ça me fait mal de le dire vous n'avez pas idée. Parce que oui, j'aurais voulu plus l'aimer ce film ! Mais, non, je ne le trouve pas à la hauteur de ses 3 prédécesseurs, tout comme Monstres Academy était loin d'égaler le niveau de l'immense Monstres et Cie. Finalement, ce que ce quatrième film aura surtout prouvé pour moi, c'est que Toy Story 3 est imbattable, vous pourrez me dire ce que vous voulez, pour moi c'est un fait. Là où le 3 accomplissait l'exploit d'un mélange subtil et parfait entre rire et émotion, le 4 tente de se concentrer sur ce deuxième facteur sans vraiment y parvenir, du moins à mon goût.

(Après c'est vraiment personnel tout ça, encore une fois. Je dis ça parce que je sens déjà certains qui bouillonnent d'envie de mettre un dislike. Et c'est votre droit. Sachez juste que je ne suis pas votre ennemie. Peace & Love.)

En conclusion, à mes yeux, ce Toy Story n'est pas vraiment « une suite » à proprement parler, c'est plus un spin off, voire une sorte de moyen métrage (bien qu'il dure 1h40), à la façon de « Angoisse au motel » et « Hors du temps », que pour le coup je trouve plus inventifs et plus drôles.
Moi je n'ai pas trouvé que c'était « la conclusion parfaite à la saga » (d'ailleurs ça m'étonnerait que ce soit le dernier Toy Story, je dis ça je dis rien). C'est un moment sympathique (vraiment on ne s'ennuie pas, quand la fin est arrivée j'avais l'impression que ça faisait 10 minutes que j'étais entrée dans la salle), mais pas un chef d’œuvre comme Pixar sait en sortir, ce qu'ils n'avaient d'ailleurs pas manqué de rappeler avec Coco en 2017.