Toy Story 4
7.1
Toy Story 4

Long-métrage d'animation de Josh Cooley (2019)

Difficile à première vue de juger ou noter Toy Story 4, sorti 9 ans après un 3ème volet qui semblait pourtant apporter une conclusion aux aventures de la bande de Woody et Buzz. Le film parvient malgré un univers et des effets de plus en plus rebattus à nous surprendre encore et à nous émouvoir, lui évitant de justesse le statut de l’épisode de trop.
On retrouve un univers visuel toujours riche et magnifique, que se soit la fête foraine ou le magasin d’antiquités, les pantins aussi bien comiques qu’effrayants en simulacre de mafiosi ou encore le cascadeur québécois. Le retour de la bergère forte et indépendante est intelligemment intégré, même si on y reconnait la volonté actuelle de Disney d’effacer ses anciennes héroïnes au profit de figures féminines volontairement plus badass.
Au delà du thème de la loyauté, Toy Story 4 développe aussi le thème du bonheur personnel, pas forcément compatible avec les besoins du groupe ou de l’enfant. Ce 4ème opus est donc le plus individualiste, renforcé par l’omniprésence de Woody en héros solitaire et fatigué. C’est là l’un de mes regrets sur ce film : Buzz et le reste de la bande sont très peu présents, et les nouveaux personnages ne les remplacent pas complètement non plus, cassant la dynamique comique du groupe qui portait les films jusqu’ici. Woody, (trop) loyal envers une enfant qui le délaisse, laisse tomber ses amis de toujours — c’est Buzz qui l’affirme lui-même. C’est donc également une histoire de sacrifice, de (nouveau) départ, d’émancipation. Si Woody n’a plus sa place dans le cœur de Bonnie, alors il n’a plus de raison d’être encore le chef de sa bande. Il les laisse alors à leur nouvelle dynamique, passant symboliquement son étoile à Jesse.
Si par ailleurs les astuces et péripéties liées à leur condition de jouet (tirage de ficelle, inertie fac aux humains, problèmes de taille et de matou…) sont un peu éculées, Pixar arrive encore à faire opérer la magie. Comme cité précédemment les nouveaux personnage sont toujours bien écrits, notamment Gaby Gaby qui incarne une méchante aux motivations complexes et qui surprend par sa maturité. Toy Story 4 reste un film drôle et émouvant, et c’est avec les larmes aux yeux qu’on regarde la conclusion — cette fois la vraie — et qu’on dit adieu à des compagnons de 20 ans.

AlicePerron1
7
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le 3 juil. 2019

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Alice Perron

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