Pour un film produit par Nolan, réalisé par son DP et avec Johnny Depp au casting, autant dire que même en ayant vu les critiques négatives, je m’attendais à mieux.
Après avoir longtemps hésité entre 3 et 4 (attribuons lui mentalement un 3,5, dédicace à Evil-thomasete), je me suis demandée si je devais en étaler la longue liste des incohérences (entre erreurs de scénario, dilemmes finaux sans queue ni tête, et fautes de logique élémentaires au niveau des principes mêmes posés par le film).
Et puis j’ai réalisé que : 1) ça prendrais beaucoup trop temps ; et que 2) ça n’était qu’un des problèmes du film.
Pour comprendre, il suffit de se pencher sur d’autres long-métrages de SF sortis cette année : Her et Edge of Tomorrow.

La présence du thème de l’Intelligence Artificielle me pousse à la comparaison avec Her (mon gros coup de cœur de l’année). L’une des questions abordée dans Her est celle de l’amour logiciel-machine : comment aimer et se faire aimer quand on a pas de corps matériel ?
Transcendance reprend très maladroitement ce problème et en ajoute deux autres : celui de la domination pour le bien général, et celui de l’identité d’un logiciel tiré d’un esprit humain (est-il encore cette personne, l’a-t-il été à un moment donné ?). Sauf que le film mélange tout, n’est pas capable de faire la part des choses et assimile de ce fait le progrès très (trop) rapide à la domination des machines, et donc à une mauvaise chose.

Deux jours après Transcendance, j’ai vu le très bon Edge of Tomorrow. Ça m’a beaucoup rassurée: oui, la SF restait bien mon genre préféré, oui j’étais bien capable d’apprécier de bons blocs-busters, non je ne restais pas focalisée sur les invraisemblances (car il y en a quelques-unes dans Edge of Tomorrow, notamment le final). Mais une des différences était que les personnages principaux s’avéraient ici être très intéressants.
Dans Transcendance, bien que le film soit axé sur le développement des personnages et pas sur l’action, ceux-ci sont de purs clichés, fades, dont on peine à comprendre la psychologie de base. S’investir émotionnellement aurait pu faire en partie passer la pilule des nombreuses et grossières erreurs du film !

Jusqu’à présent, Transcendance est donc pour moi le film plus décevant de l’année.
Lucie_L
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le 3 juil. 2014

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Lucie L.

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