Vous êtes vraiment sûrs que je peux pas mettre zéro?

J'écris cette critique pour tirer à boulets rouges sur un film qui s'est hissé en haut de mon top flop : Transformers 2.

Je suis pourtant allé voir ce film d'un esprit léger, en posant gentiment mon cerveau à l'entrée de la salle comme tout le monde, en me disant " Bon, j'vais voir un film avec un scénario complètement bidon, des acteurs aussi bons que moi, des répliques d'une nullité rarement atteinte, mais au moins il va y avoir des FX qui pètent ".

Alors dans l'intro on a une espèce d'histoire mythologique que j'ai à moitié zappée à base de barbu évadés du film 10 000 d'emmerich qui se fightent contre des decepticons, enfin, ca devait avoir un intérêt scénaristique, mais bon, j'en parlerais plus tard.

Ensuite viens une scène intéressante, où là on est servis : ca pète, c'est stylé, tout ca. Mais c'est la seule scène du film où c'est à peu près clair, les autres n'étant que des enchainements de plans d'environ un quart de seconde.
Les " FX " à proprement parler ne sont pas du tout intéressants au final : les plans sont tellements rapides qu'on a pas le temps de les apprécier. Bref, les bastons dans le film, on peut les zapper, elles n'ont aucun intérêt. Aïe, ca sent mauvais là.

Autre axe majeur du film... l'humour... alors là.
Prenez Jean marie bigard. Multipliez par environ 20 son potentiel de lourderie ( " bite bite bite bite bite bite bite couille AHAH " ), et vous obtenez de l' " Humour Transformers" .
Dès les premières scènes, on a le droit à un gros plan improbable de quelques secondes sur des chiens qui copulent, pendant une discussion. Bon, une petite erreur dirons nous.
Et nous, 30 secondes après, scène de baston, on a le droit au même plan à peu près, avec la même durée, et tout.
Ensuite, une fois que Lebeouf passe à la fac ( on saluera au passage le cliché des filles d'universités là-dessus, Michael Bay doit militer pour la réouverture des maisons closes. ), il ramasse un side kick "humoristique" latino ( quand on pense que l'autre héros, l'espèce de soldat useless à un sidekick "humoristique" noir... on se dit que la frontière entre le succès commercial et le nanar est très ténue. ), et là, c'est un vrai festival.
J'ai pas compté, mais jusqu'à la fin du film, il doit y avoir environ une blague sur l'appareil génital masculin toutes les 4 minutes. Je suis pas contre ca, les premières m'ont fait rire ( J'ai posé mon cerveau à l'entrée, souvenez vous. ), sauf qu'au bout d'un moment, overdose. Et l'apogée, c'est quand même le coup du " je suis sous le scrotum de l'ennemi ", un decepticon dont les couilles sont représentées par des boules de démolitions. Pour le coup, la blague est pas trop mal, c'est osé, sauf qu'après tout ce qu'on a subis, ca passe plus du tout.
En dehors de ces blagues Bigard Seal of Quality, on a les vannes concernant le soldat et son sidekick noir. Le sidekick noir à un humour à l'opposé du latino : bien cynique, du genre rebelle, et tout. Cliché, mais bon, on est plus à ca près.
Là par contre, les blagues ont du potentiel ! Sauf qu'elles ont toutes un rythme complètement foireux, ce qui fait que ca ne fait pas rire. ( " La comédie est un travail d'orfèvre " )
Exemple, le politicien dans l'avion. " Je sais pas sauter en parachuuute " " Vous sautez de l'avion, et vous tirez sur la poignée bleue " " Celle-là? " ,et là, le parachute ouvre. Bon potentiel drolistique quand même. Et bah non, le soldat se tape un délire d'environ 10 secondes " Olalah mais il est idiot ce type hey regardez les copains c'est un glanpin " qui tue complètement la blague. Et c'est le cas d'à peu près 90% des vannes du film.
Enfin, ce point-là du film est désolant.

Parlons maintenant des acteurs.
...
En fait, non, j'ai pas envie de déprimer.

Attardons nous sur une chose assez marrante dans le film, le scénario.
Le fond, c'est tout bêtement de sauver la Terre. Bon, rien à dire, pour le moment ca va, c'est un blockbuster.
Ah, faut trouver un artefact qui fait que si les méchants le trouvent, on est tous morts. C'était pas pareil dans le 1? Ah non, au temps pour moi, dans le 1 le cube tuait tout le monde je sais plus comment, dans le 2 il éteint le soleil. Mwais, on va être bon public.
Par contre après, faut pas se foutre du monde.
" Bon, l'artefact est en egypte! " " On fait comment pour y aller? " " Chais pas. On va faire un p'tit plantage scénaristique! On va dire que j'ai des pouvoirs de téléportations, puis comme ca le sidekick pourra faire une blague en tombant sur ses couilles. "; je suis certes un connard acide, mais pour le coup, ca se passe VRAIMENT comme ca. ( Par contre, l'idée du papy decepticon qui toussote et tout ( ca m'a grave fait penser à Grievous quand même ), c'est amusant. )

Après, ils arrivent dans la salle où y'a l'artefact. ET LA ! On nous apprends que les Prime ( Des genre de Transformers saiyans ) se sont sacrifiés pour protéger l'artefact trop cool.
Bon, étant donné que ce sont les plus forts de l'univers et tout, ils ont pas du faire une protection de naze.
Et bah si, ils se sont suicidés pour...pour faire un... mur en placo.

...


Non mais sérieusement les mecs...Autant recruter des maçons portugais ( hanlala, blague nationaliste et tout ), ca coûte moins cher, et on a l'air moins cons au final.

Enfin bref, le scénario, c'est pas un vrai scénario, c'est juste un prétexte à ce que tout le monde se mette sur la gueule violemment ( de ce côté là, c'est réussi : il a un nombre incroyable de bastons. Ratées. Ah bah. ). En soi, on ne peut pas le lui reprocher, mais nom de dieu, il faut quand même un minimum quoi...

Rien que le fait que le fallen, le superméchant du film qu'on nous annonce depuis le début, le mentor de Megatron, un bon gros badass, l'égal de Chuck Norris, et bah en fait euh... Il apparait à l'écran, pour disparaître quelques minutes après. Pour de bon.
...
Comment dire, je, je suis perplexe là.

On notera aussi 2 énormes faux raccords : quand lebouef se fait capturer dans le port, qu'il se fait libérer ( Bah ouais, on veut le voir mourir, mais c'est le héros hein ), prime sort du port, et débarque en plein dans une forêt, au milieu de la montage. Bon, ya eu une ellipse quoi.
Non, juste après, ya bumblebee qui sort du port, et arrive à côté de prime.
Soit Bay a tenté un truc conceptuel que je n'ai pas compris, soit ya eu une grosse coquille au montage qui fait qu'au final, on a une montage qui se trouve a 100m d'un port.

Et le coup de MeganFox qui sort " J'arrive, je prends l'avion " à leboeuf par téléphone, et qui entre dans sa chambre genre une minute après... elle a dû tomber sur le papy decepticon.

Enfin bref, quand je vois la pub pour le dvd qui balance en toute modestie " La bombe visuelle de l'année ( ou un truc publicitaire du genre ), je souris un peu.
Il y a quand même 2012 à côté qui, même s'il est du même acabit ( Pose ton cerveau, t'occupe pas des acteurs et du scénario, regarde les FX ), est bien plus efficace.
Là, c'est un condensé de lourdeurs, d'ennui.

Et comme disait un de mes profs" L'ennui est le pire pêché d'un cinéaste ".
Mais bon, on fera une adaptation de la divine comédie pour aller repêcher Michael Bay des abysses infernaux, nous ne sommes pas des monstres non plus. :)