Le cinéma de Michael Bay, on connait tous.


Exceptée cette bizarrerie sortie l’année dernière qu’était No Pain No Gain, le cahier des charges est assez récurrent : du grand spectacle, des effets spéciaux à budget conséquent, une romance cul-cul la praloche en arrière-plan (dans Pearl Harbor c’est plus ou moins le centre de l’intrigue) et une certaine dose de patriotisme. Ajoutez à cela une bande-son adaptée – du Hans Zimmer ou un de ses élèves, de préférence – et vous obtiendrez une flopée de blockbusters parmi les plus kitsch qu’Hollywood puisse offrir, ce qui équivaut au mieux à un plaisir coupable, au pire un navet total.


Débutée en 2007, la trilogie Transformers n’échappe pas à la règle, se doublant de surcroît d’un aspect teen-movie assez agaçant (héros ado et niais, girlfriend bombasse et humour familial lourdingue). De plus, si l’on tient compte que même des robots de l'espace se mettent à faire du patriotisme au travers de discours clichés et moralisateurs, la pilule a du mal à passer... Seuls le spectacle ainsi que la présence de Linkin Park au générique permettaient à la série de se maintenir à un degré un tant soit peu divertissant.


Dark of the Moon est d’un niveau bien supérieur à tout cela.


L’introduction à elle-seule a de quoi convaincre : l’on assiste à une sympathique réécriture de la fameuse mission Apollo 11, subtilement mise en scène (beau montage mêlant véritables images d’archives et science-fiction grâce à des plans spectaculaires) et permettant au spectateur de prendre l’intrigue bien plus au sérieux que lors des précédents opus. Apparaît ensuite le titre du film suivi du logo de la franchise, incontournable pour les fans de la saga.


L’on pourrait croire que le progrès s’arrête là, mais non : Shia Labeouf a énormément gagné en maturité (surtout dans sa vie professionnelle) et peut être enfin considéré comme un héros à part entière. Sa copine, si elle dégage moins de charme que Megan Fox, s’en tire néanmoins à très bon compte. Énorme soulagement, les parents sont également bien moins présents, ce qui rature d’emblée les scènes de famille dignes d’une comédie US de bas-étage.


Les autres acteurs ne sont pas en reste : John Turturro diminue le cabotinage au profit de quelques répliques assez jouissives, les seconds-rôles musclés Josh Duhamel et Tyrese Gibson sont toujours là mais bien mieux exploités. Du côté des nouveaux, l’on s’amusera du jeu d’Alan Tudyk en garde du corps psychotique ainsi que de la prestance de Frances McDormand en agent du FBI pète-sec; enfin, la présence au casting de John Malkovich et de Ken « Very Bad Trip » Jeong promettent quelques minutes de scènes hilarantes.


Mais c’est sans conteste du côté "plein les mirettes" qu’on a été le plus gâté. Pour commencer, Optimus Prime et sa bande n’ont jamais été aussi badass : en témoignent l’impressionnante séquence de la bataille finale dans Chicago, digne d’un Avengers, ou encore celle de la course-poursuite sur l’autoroute. Revoir en action nos méchas favoris (qui ont la faculté de se changer à tout moment en voitures de sport, en camions ou même en avion de chasse) et les admirer flanquer une belle dérouillée à ces saletés de Decepticons tout en ponctuant la moindre de leurs tatanes par une punch-line est quand même sacrément jouissif ! Bien sûr, lesdites scènes débordent d'invraisemblance (en particulier celles de l’immeuble), mais l’on ne peut que frissonner d’adrénaline à suivre les péripéties de nos héros au milieu de ce chaos titanesque.


Alors oui, tout de même, il y a quelques éléments assez dispensables : le personnage de Patrick Dempsey, par exemple, manque de crédibilité et s'avère au final assez inutile. De même, la relation entre Shia et sa blonde occupe un peu trop de place, ce qui rajoute de faux enjeux dramatiques dont on aurait allègrement pu se passer. Toutefois, la clarté du scénario et la justesse dans l’enchaînement des événements rattrape sans peine ces défauts, ce qui permet pour une bonne fois de passer un sacré bon moment.


N'oublions surtout pas la géniale B.O. à nouveau signée Steve Jablonski, qui accompagne les exploits des Transformers avec quelques morceaux épiques dont l'inoubliable The Battle. Pour notre plus grand plaisir, Linkin Park est de nouveau présent au générique avec Iridescent, sublime autant dans son air aérien que dans ses paroles, parfaitement adaptées au film.


Somme toute, ce Transformers: Dark of the Moon est une belle réussite : un divertissement spectaculaire et efficace, une conclusion épique à la trilogie de Michael Bay et une belle ouverture sur la deuxième trilogie à venir. La barre pour celle-ci est désormais assez haute, le réalisateur Américain venant de prouver que l’on pouvait habilement adapter une série de jouets pour enfants en un blockbuster intense.


Un seul regret pour ma part, celui de ne pas avoir pu en profiter sur grand écran…

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le 2 juin 2014

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reastweent

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