Optimus Prime est de retour, et il n'est pas content ! Pour ce quatrième opus de la saga des robots transformistes, Michael Bay a choisi de faire table rase du passé. Sans être un reboot, ce nouvel épisode, qui se passe un temps indéfini après les événements du précédent, change complètement la donne. L'accroche du film l'annonce d'ailleurs : « Les choses ont changé ». La franchise va-t-elle opérer un virage à 180 degrés, et s'adresser à un public plus mature ? L'action à outrance laissera-t-elle la place à une réflexion philosophique sur la place de l'homme sur la Terre ? Michael Bay délaissera-t-il enfin la boîte à explosions ? Coupons court à tout suspens, la réponse est non.

Non, non, rien n'a changé. Hormis Shia LaBeouf, qui laisse sa place à Mark Wahlberg, tout ce qui fait le charme (ou pas) de la série est présent, et bien présent. Attendez-vous donc à assister à plus de 2h30 de fusillades, de course-poursuite, de bastons robotiques et, bien sûr, d'explosions en pagaille. Michael Bay maîtrise parfaitement son art, et sait faire preuve de son efficacité coutumière, à grand renforts d'effets sonores et de musiques plus ou moins subtiles. Les connaisseurs retrouveront ses marques de fabrique coutumières, que ce soit dans ses cadrages ou dans l'enchaînement toujours aussi nerveux des plans. Petit bémol, que l'on retrouvait déjà dans les volets précédents, les scènes d'action, lorsqu'elles se font à grande échelle, sont rapidement illisibles, ou du moins difficiles à suivre. Le maître atteint là ses limites.

Concernant le scénario, rien de bien neuf non plus, on retrouve les gentils contre les méchants, (mini SPOILERS) avec l'arrivée d'une nouvelle race de Transformers (fin du mini SPOILERS), et des humains pris bien malgré eux dans le conflit. Mark Wahlberg apporte ses gros muscles à un nouveau personnage plus orienté action hero que son prédécesseur. Sans révolutionner le genre, c'est là un nouvel agréable changement. En revanche, côté personnages secondaires, on a droit à une belle enfilade de clichés ressortis du petit manuel du scénariste pour film d'action. Mention spéciale à Nicola Peltz, dont le personnage ne sert qu'à se faire enlever ou apporter un petit côté sexy au film. À quand un personnage féminin fort ?

On ne peut pas reprocher à Transformers 4 d'être ainsi ultra-formaté, et de suivre tous les codes du film d'action un peu décérébré que ses prédécesseurs ont aidé à élever au rang de modèle. Ce qu'on peut lui reprocher, c'est d'être ainsi calibré pour rapporter un max. Le placement de produit y est poussé jusqu'au ridicule, et on a parfois l'impression que la coupure pub a été incluse au sein même du film. C'est devenu habituel, mais Michael Bay pousse la logique un peu trop loin. Petite nouveauté, il a également déjà prévu l'exportation sur le marché asiatique, toujours aussi rentable et juteux. On a donc droit à une petite séquence en Asie, avec, ô merveille, du placement de produit destiné uniquement au public local.

Transformers 4 : L'Âge de l’extinction s'annonce comme le blockbuster pas très fin de l'été, et satisfera les amateurs du genre, en quête d'un divertissement pas trop cérébral. Son côté marketing forcé et une intrigue parfois peu compréhensible risquent cependant d'en rebuter plus d'un.
Hyunkel
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le 6 juil. 2014

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