Oui, je suis bien allé le voir en avant première avec des amis, et pour tout dire, je pensais qu’il ferait salle comble, ce qui n’était pas le cas. A nouvelle trilogie, nouveaux protagonistes humains, nouveaux designs des robots (mais toujours des chevrolets pour Bumble Bee), nouveaux robots, et nouvelles catégories de transformers plus gros, plus balèzes, et qui peuvent même se changer en dinosaures. Si avec ça, les gamins ne font pas de caprices pour tous en avoir un d’ici la rentrée… J’avais un peu oublié quel effet ça faisait de voir un film de Michael Bay (c’était la première fois que j’en voyais un au cinéma), la réponse est comparable à une glace de 5 kilos parfum vanille noix de pécan-spéculos-nutella-caramel beurre salé. C’est too much du début à la fin, comme si c’était un gosse qui ne savait jamais où s’arrêter qui avait écrit le script. Aucun des problèmes inhérent au rythme de la saga ne nous est épargné (on sent toujours passer les deux heures et demie parce que les enjeux sont abominablement mal définis, qu’il n’y a aucun sens du climax et du dosage, qu’on a à chaque moment l’impression d’assister à la fin du film alors qu’il ne s’agit que d’un rebondissement supplémentaire). Contrairement au troisième épisode qui était bâti de façon à conserver un maximum d’action pour la dernière heure (qui offrait, disons le, de belles séquences), celui-ci enchaîne les révélations à vitesse grand V, ainsi que les séquences d’action toujours filmées en mode Michael Bay (c’était beaucoup trop espérer qu’il s’améliore après No Pain no gain). Ici l’intrigue tourne autour d’une famille avec un ingénieur texans sans doctorat (parce qu’il ne travaille pas dans un laboratoire blanc high tech) et de sa fille, une bombasse étudiante qui s’entiche d’un pilote de rallye irlandais (qui est réglo, il a signé avec Red Bull). Des personnages stéréotypés au possible néanmoins un peu moins agaçants que les cabotinages de Witwiki et de ses parents (dans un éclair de lucidité, Bay tuera le personnage secondaire relou qui polluait son introduction seulement une trentaine de minutes après le début du film. Comme nous l’annonçait le trailer, l’ingénieur réveille Optimus Prime, et se met à dos la CIA qui collabore avec d’étranges transformers chasseurs de prime, qui prétendent conserver l’équilibre dans l’univers (c’est amusant, c’est typique le genre de rôle donné aux blacks dans les grosses productions, et ce robot est noir en ayant la voix de… Denzel Washington). L’intrigue se lance, les derniers autobots se regroupent, lancent quelques vannes (« oh mon gros cul est coincé ! ») et se mettent à chercher pourquoi on en est là. On découvre alors que la CIA utilise des drônes qui volent avec une hélice en axe vertical (autant essayer de faire voler un sèche cheveux), que les grosses industries produisent des transformers indestructibles sur la base des connaissance de Mégatron, et que tout ce petit monde ne se doute pas de ce qui l’attends. On avait commencé par l’extermination des dinosaures via les créateurs, inutile de faire les étonnés ! Bref, je passe sur les rebondissements, ils sont aussi inconséquents qu’exaspérants à énumérer. Au moins 5 ou 6 enjeux principaux, des tas de robots secondaires à se rappeler, une délocalisation en chine… De ce beau bordel, on retiendra deux choses : le seul passage sympathique du film pendant lequel nos héros déambulent dans le vaisseau de Mister Black, joli décors enfumé et seul climax que je trouve digne d’intérêt. On retiendra aussi la dantesque scène d’action asiatique (celle où on voyait voler un bateau dans le trailer) pendant laquelle le vaisseau méchant terraforme… pardon, utilise un gros aimant qui fait monter et descendre les trucs en métal pour casser les couilles aux autobots. Rien à voir avec Man of steel, c’est une coïncidence. Bref, alors que les nouveaux décepticons sont indestructibles, ils se font battre, le nouveau Megatron alias Gigatron fait de la figuration, et la conclusion dure 4 minutes montre en main. Bref, même si y a eu quelques explosions et pas mal de morts un peu partout, cet opus est moins impressionnant que son prédécesseur, et c’est pas parce qu’il y a des dinosaures robots qu’on va être plus clément.
Voracinéphile
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le 16 juil. 2014

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