Trois couleurs : Bleu est avant tout un exercice de style, ou en tout cas un travail esthétique très fort qui prend le dessus sur la majorité du film : chaque plan est méticuleusement composé, ce qui peut paraitre parfois artificiel. On a bien sûr l'omniprésence de la couleur bleue sous différentes formes selon les différents états du personnage et on a aussi cette musique presque assourdissante qui nous accompagnent comme elle obsède Julie.
A la suite de la mort tragique de son mari et de sa fille mais également de la perte de sa mère à travers la maladie de Alzheimer, Julie cherche à se libérer d'elle-même et de sa vie. Le film est ainsi un long cheminement à travers son deuil et sa quête d'une renaissance. Mais au-delà de cette forme, je n'avais jamais vu la question du deuil traitée aussi délicatement et profondément au cinéma. La prestation de Juliette Binoche est juste incroyable : l'intensité et la diversité des émotions qu'elles convoquent qu'elle incarne et convoque au fil du film transcende le film.