"You know Jules Verne ? (...) How is he ?"

C'est beau, épuré (même si ça manque un peu de cohérence graphique par moments, et que Flynn semble tout droit sorti d'un vieux jeu PS2 avec son teint étrange et son jeu facial un peu figé), c'est rythmé, c'est à contre-courant des films d'action labellés "saleté et sueur" (ce qui est un peu rafraichissant en un sens), et ce n'est jamais prise de tête.

Contrairement à ce qu'on m'avait annoncé le scénario n'est pas si indigent : il est juste terriblement classique et remâché. Beau Garrett évite de tomber dans le piège du "jeune héros qui en fait des caisses" et conserve une agréable retenue tout au long du film, Jeff Bridges n'est clairement pas au maximum de son potentiel mais il ne démérite pas trop, et Olivia Wilde se contente très bien d'être splendide et d'émettre de temps en temps de charmantes petites exclamations de joie (même si quelque part je suis mauvaise langue car son personnage ne lui laissait pas un grande marge de manoeuvre).

Il faut également rendre justice à l'utilisation de Kosinski de la 3D : on nous prévient dès le départ que le film ne s'en servira que quand c'est nécessaire (car oui, dans les scènes de la vie quotidienne elle n'apporte rien, et un film que The Green Hornet ne l'a pas compris), et par la suite elle ne paraît paradoxalement jamais "artificielle" bien que l'action se déroule dans un monde virtuel - car les effets sont subtils et consistent principalement à renforcer l'impact des plans vertigineux sur la grille, ou la trainée lumineuse des disques et autres lightcycles. C'est du grand art, certainement plus que dans Avatar car ici les rétines ne risquent pas la saturation.

Malheureusement, ce n'est pas un grand film de SF dans la mesure où il souffre d'un petit déficit de profondeur et qu'il n'invente rien ; et pire, la fameuse BO de Daft Punk est fabuleuse... mais j'ai eu tort de l'écouter un mois avant de me rendre dans un cinéma, car elle est largement sous-exploitée par le film. L'équipe en charge du son avait de l'or dans les mains et semble ne pas avoir su quoi en faire : dommage.

Un agréable moment tout de même, je le maintiens.
Kalès
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Images de synthèse clairement synthétiques

Créée

le 21 févr. 2011

Critique lue 283 fois

1 j'aime

Kalès

Écrit par

Critique lue 283 fois

1

D'autres avis sur Tron - L'Héritage

Tron - L'Héritage
zeugme
8

Critique de Tron - L'Héritage par zeugme

Avec une journée de décalage entre Tron et maintenant, je réalise à quel point certains films laissent un "héritage" différent. Il est à peu près certain que Tron ne m'en laissera aucun. Tron est...

le 29 janv. 2011

66 j'aime

9

Tron - L'Héritage
takeshi29
8

Des moments de pure magie

ÉNORME surprise !!! Je gardais certes un excellent souvenir du "TRON" (1) original tout en restant prudent, ne l'ayant pas vu depuis très très longtemps et ne sachant que trop à quel point des films...

le 31 déc. 2011

47 j'aime

5

Tron - L'Héritage
Walter-Mouse
8

Entre fidélité et réinvention

Il aura fallu attendre 28 ans pour que Walt Disney Pictures décide de lancer une suite à un de leurs rares films de science-fiction devenu aujourd'hui culte: Tron. Une immense communauté de fans...

le 2 mai 2016

36 j'aime

20

Du même critique

Gossip Girl
Kalès
3

Fille Commère (ou la désillusion de Pierre-Quentin)

« Marie-Gertrude Pfimlin et 53 autres amis aiment Gossip Girl« . Cette fois, pour Pierre-Quentin Flanchon, c'en est trop. Cela fait des semaines qu'il entend parler de cette série, des semaines qu'il...

le 3 sept. 2010

94 j'aime

17

Skins (US)
Kalès
1

No.

Il y a vraiment quelque chose que je ne comprends pas ici. Le monde entier bouffe de la série américaine, mais à chaque fois que les States se rendent compte qu'une idée sympa existe ailleurs, comme...

le 20 mars 2011

74 j'aime

15

Deep End
Kalès
9

Critique de Deep End par Kalès

Parti voir Deep End sans rien savoir de son réalisateur, sans avoir lu une seule critique au préalable, principalement attiré par le contexte du film (Londres dans les années 1970) et l'espoir...

le 5 août 2011

43 j'aime

6