Twilight : Chapitre 5 - Révélation, 2e partie par Cinemaniaque
Oui, bon, je l'avoue : j'ai été voir ce film dans le but de pouvoir me moquer par la suite. Immoral ? Bien sûr. Indécent ? Pas autant que le film. Jubilatoire ? Absolument ! Car de mémoire de navets cinématographique, je n'avais plus autant ri depuis des années.
Mes remerciements vont évidemment au trio d'acteurs qui se caricaturent eux-mêmes dans leurs attitudes, leurs gestes et leur autodérision, conscients de participer à un massacre de mauvais goût de l'un des plus beaux mythes de la littérature et du cinéma : le vampire et le loup-garou.
Merci à Bill Condon de ne pas parvenir à masquer la pauvreté du budget (20 acteurs, 5 décors, des effets spéciaux made in After Effects version d'essai et une b.o. avec 3 morceaux : yeaaaaah).
Merci à Stéphanie Meyer d'avoir transformé des êtres nocturnes et bestiaux en des X-Men hipsters d'une part, et un casting de comédie musicale sauce Kamel Ouali d'autre part.
Merci aux scénaristes d'avoir gardé cette dimension tellement innocente de pédophilie hardcore quand un mec de 20 ans tombe amoureux d'un bébé (je cite une référence internet : exit PedoBear, voici PedoWolf). Et merci aussi pour cette cohérence qui pousse Bela à péter un câble quand un humain au sang chaud est à 500 mètres, mais à rester zen en présence de la famille (fille, papa, belle-mère). Et merci encore et toujours pour la subtilité des stéréotypes nationaux : t'es Irlandais ? Soit roux, gros et alcoolique, Amazone tu seras black et bonne, Russe gay et à l'accent bien épicé, et Egyptien... Ben tu t'appelleras Benjamin, voilà quoi. Merci enfin aux scénaristes (ils ont fait un boulot monstre faut dire) d'avoir su écrire des rôles qui redéfinissent la frontière entre "personnage" et "figurant" quand des kékés arrivent, font la gueule 2 minutes puis se barrent sans revenir. Merci de la visite les gars. Merci également pour ce twist final d'une aberrance presque disneyienne alors que le dernier quart d'heure sauvait un peu le film d'un naufrage titanicesque.
Merci, enfin, surtout, à Stéphanie Meyer, sans qui rien de tout cela n'aurait été possible, celle qui a su prostituer un imaginaire riche et métaphorique en une romance prépubère mormone afin de séduire les jeunes fans (il en restait) d'Harry Potter. Sans toi, le cinéma n'aurait pas connu cette saga si marquante qu'elle atteindra sans doute un jour le même statut que ses modèles, par exemple Police Academy. Merci pour ces deux heures de fou rire, et l'humanité retrouvée dans le rire de certaines filles de la salle lors de la projection.
Merci et, surtout, surtout : adieu.