Antoine deux Caunes

Adaptant un thriller du romancier Martin Suter, cette production franco-germano-suisse s'apparente hélas à un simple téléfilm policier.

Pourtant, le scénario n'est pas plus mauvais qu'un autre (et même un peu meilleur, en fait), mais la platitude de la mise en scène, confiée à un Francis Girod en bout de course, se révèle fatale à "Un ami parfait" : image terne, ambiance atone, rythme léthargique, musique absente...
Les 40 premières minutes en particulier sont un vrai pensum, tant on peine à se plonger dans cette énième histoire d'amnésie et d'adultère, portée par des personnages froids, et régulièrement ponctuée des sonneries stridentes d'un Nokia première génération...

Dommage car la distribution s'avère plutôt prestigieuse, tant du côté allemand (Martina Gedeck, Hans Zischler, Richard Sammel) que du côté français (Antoine de Caunes, Carole Bouquet, Jean-Pierre Lorit). On a même droit à un caméo du réalisateur Claude Miller, ainsi qu'à un petit rôle de Marie-France Pisier, de loin la plus juste et la plus élégante de l'ensemble du casting.

La ville de Genève, qui sert d'écrin hivernal à ce polar, apporte également une petite plus-value en terme d'atmosphère, mais cela ne suffit pas à rehausser l'intérêt général, malgré une deuxième partie plus captivante que la première (ce qui n'était pas difficile), avec un dénouement prévisible mais un minimum audacieux.

Et au moment où j'hésitais presque à monter ma note d'un point, l'ultime plan et son explosion (à moitié hors-champ) parfaitement risible m'ont convaincu d'en rester à 3/10...