Le "Vis ma vie" de l'extrême : clochard vs trader
Un film vraiment sympathique, qui au final s'avère développer une thèse sociologique intéressante, bien connue mais brillamment appropriée : les gens ne deviennent mauvais qu'à cause de leur environnement. Et cela est vrai dans les deux sens, car ceux qui n'ont connu que l'opulence sont d'un snobisme atterrant, voire carrément cruels. La scène près du court de tennis est surréaliste. Il faudrait connaitre les deux milieux pour avoir une personnalité équilibrée.
On se prend très vite d'affection pour les personnages, notamment pour Coleman en ce qui me concerne. Son personnage est intéressant parc qu'au début il est très actif dans l'expérience, la prenant presque comme une blague ou une petite vengeance, mais quand il entrevoit les conséquences de celle-ci il fait volte-face et repasse du bon côté.
Les deux frères spécialisés dans la poitrine de porc et le jus d'orange (!) sont aussi excellents. Leur penchant raciste (surtout pour Mortimer), leur amour de l'argent (la réaction de Mortimer quand son frère s'évanouit à la fin est tordante), et leur peu de considération pour autrui (sacré twist que la révélation de la somme en jeu dans le pari) en font un couple exceptionnel.
C'est la première fois que je revois Aykroyd depuis les Blues Brothers et ça fait franchement plaisir. L'aristocratie lui va comme un gant !
Quant à Eddie Murphy, il est capable d'être drôle et d'avoir une classe folle. Belle performance, franchement.
Je l'ai vu en VF et même si elle sonne un peu vieillot, elle est de très bonne facture. Tout d'abord on retrouve l'inimitable VF d'Eddie Murphy. D'autres monuments du doublage apparaissent parfois très très rapidement : quelle surprise d'entendre la voix de Stallone dans la bouche d'un patron de bar qui ne sort qu'une seule ligne !
Et le doublage des aristocrates étant très très hautain, je suis persuadé que cela exacerbe sans doute leur côté balai-dans-le-*** par rapport à la VO.
En fait le seul truc que je regrette, ce sont les trois-quatre plans nichons qui ne servent à rien sauf à rincer l'oeil du spectateur avec l'opulent poitrail de Jamie Lee Curtis.