Cinéaste inégal par excellence Claude Lelouch ( mis a part l’inusable et merveilleusement drole) "l’aventure c’est l’aventure " ne m’intéresse jamais autant que lorsqu’il réussit l’alchimie d’un couple de Cinéma ("Un Homme et une Femme " évidemment ou "La bonne Année")
Ici la rencontre Belmondo /Girardot deux monstres sacrés des années 70 est a elle seule une bonne raison d’aimer ce film
"Un homme qui me plaît " met en scène une parenthèse dans la vie de Françoise (Annie Girardot) comédienne désabusée et un peu triste et de Henri (J P Belmondo) compositeur de musique fantasque et exubérant .
Une histoire d’amour, furtive entre un homme et une femme mariés chacun de leur coté , une histoire éphémère vécue en parallèle du tournage d’un film aux Etats-Unis ou leur professions respectives les ont réunis
Lelouch s’est incontestablement fait plaisir situant son action aux USA et baladant sa caméra à travers les paysages pittoresques des Etats Unis
Des décors de westerns de l'Arizona au grattes- ciels de New York , de la cité des Anges hollywoodienne aux casinos de Las Vegas en passant par les clubs de jazz de La Nouvelle-Orléans Lelouch filme admirablement le ‘road-trip passionné de ce couple qui loin de chez eux s’offrent sans scrupules une escapade amoureuse
Entre les fausses promesses et mensonges d’Henri et les espoirs secrets de Françoise cette histoire d’amour murmurée et vécue dans l'instantané et l'urgence est d’un grand romantisme
Apres la cavale insouciante et la fuite en avant loin du monde la réalité inévitable rattrapera Henri et Françoise et la folle promenade fera alors place a une incontournable et déchirante conclusion
Porté par un Scénario magnifique, des comédiens formidables et une jolie bande son (parfois envahissante) de l’inévitable Francis Lai "Un homme qui me plait " s’impose comme l’une des plus belles réussites de Lelouch et comme un film qui bien que sorti en 1969 supporte bien le poids des années
Revoir Belmondo roublard , énergique et facétieux est un pur régal et retrouver quel bonheur de retrouver la grande Girardot sublimement filmée capable de faire passer d’un regard , d'un silence ou d’un sourire toute une palette d’émotions .Elle est ici époustouflante interprétant avec finesse et justesse ce rôle d’une femme qui se surprend à se laisser séduire malgré elle par un baratineur.
Son dernier regard à l'aéroport de Nice n'est rien moins que bouleversant elle nous rappelle la grande actrice qu'elle fut et que nous regrettons .