Never let me go

Si "One day" n'a pas le charme old school d'"An education", précédent long-métrage de Lone Scherfig situé au début des sixties, il confirme la capacité de la réalisatrice danoise à raconter de belles histoires d'amour tristes et mélancoliques.

Adapté du best seller éponyme du britannique David Nicholls, qui s'est chargé lui-même du script, "One day" suit un jeune couple dans son évolution durant une vingtaine d'années, en s'intéressant uniquement à la date anniversaire de leur rencontre, le 15 juillet. Au cours du film, on retrouve donc à chaque fois les amoureux à un an d'intervalle.

Les allergiques aux films romantiques peuvent clairement passer leur chemin, car "One day" n'évite pas les clichés du genre ni le pathos, même si sa narration elliptique et son traitement adulte permettent au film de s'élever nettement au-dessus de la concurrence.

Peu de grosses fautes de goût au final (la carrière télévisuelle de Dexter, peut-être, ainsi que quelques excès du personnage de Rafe Spall, par ailleurs intéressant), et surtout une prestation incroyable d'Anne Hathaway (et même de Jim Sturgess, à un degré moindre), très convaincante dans le rôle de la timide Emma.
Parallèlement, le vieillissement des personnages est extrêmement réussi, et le résultat visuel s'avère tout à fait bluffant (gros travail des équipes de coiffeurs, maquilleurs, costumiers), notamment pour le personnage de miss Hathaway.

Et je le dis sans être un immense fan de la comédienne, que je n'ai jamais trouvé vraiment "belle", avec sa trop grande bouche et ses traits un peu irréguliers, mais qui parvient à exprimer une palette d'émotions impressionnante, aussi crédible en étudiante gauche qu'en écrivain à succès.

Dernier atout de "One day", les décors naturels qui contribuent à faire rêver le spectateur et à donner un cadre tangible à la love story centrale, au sein d'une œuvre qui mise énormément sur les séquences en extérieur (Londres, Edimbourg, le sud de la France, Paris en mode carte postale...).

A l'issue de la séance de ciné, bien conscient des limites d'un tel film, on sort néanmoins ravis d'avoir fait le voyage avec Em' et Dex', un couple rendu très attachant par ses deux interprètes.