Ouf ... on a failli en être privé, ce nouveau Woody Allen. L'excitation de le voir n'en était que plus grande, au nez et à la barbe de la sainte alliance des charognards et des hypocrites d'Hollywood soucieux de se refaire une virginité "progressiste" à nos frais.
Mais c'est oublier que ce bon vieux Woody semble décidé depuis quelques années à ne nous livrer que des œuvrettes, certes plaisantes, mais souvent mineures (sans mauvais jeu de mots). Celle-là a au moins le mérite de s'inscrire dans une veine plus comique, où la misanthropie notoire du cinéaste y est agréablement légère et détachée dans une valse des sentiments jazzy et vaudevillesque, pas très inspirée mais divertissante, grâce à un sens du rythme et du découpage très Lubitschien (toutes proportions gardées) et un humour plutôt efficace.
Des personnages un peu archétypaux en quête d'amour, d'inspiration ou de gloire; dilemme entre raison et passion etc ...tout ça n'est pas vraiment révolutionnaire, la seule nouveauté étant le casting dont il faudrait dire quelques mots : Elle Fanning a enfin trouvé un rôle à la hauteur de son gigantesque charme, elle est de loin la meilleure et la plus drôle dans ce rôle de bonne poire jetée dans la grande pomme tandis que Timothée Chalamet, lui, est presque pas mauvais mais qu'on se rassure, il ne tournera plus jamais chez Woody Allen.
Il paraît que le prochain Allen est déjà tourné et se passera en Espagne, j'espère qu'il y a suffisamment plu et qu'il nous enverra autre chose qu'une carte postale.