En 2009, le Grand Prix du Festival de Cannes faisait exploser Tahar Rahim, acteur avec alors peu de rôles qui a bien roulé sa bosse depuis. L'acteur (césarisé deux fois pour l'occasion) incarne avec justesse ce petit truand se faisant petit à petit une réputation au sein d'une prison. Par lui, on comprend les rouages de l'univers carcéral, allant des matons complices ou pas aux deals, en passant par les parrains avec qui on doit s'associer pour éviter les problèmes.


Les guerres de clans se perpétuent en prison et chacun essaye d'avoir sa part du gâteau, quitte à manigancer des assassinats en douce dans les douches. Les scénaristes ont réussi à aborder ce microcosme qu'est la prison par leurs personnages, évoquant le peu qu'il faut des éléments extérieurs. C'est ainsi que les permissions de sortie s'avèrent intéressantes, car elles permettent de rajouter du suspense à travers certaines scènes (un accident, des réglements de compte extérieurs...) ou un peu plus de vie.


La prison apparaît également comme une sorte d'épanouissement pour le personnage de Tahar Rahim. En début de film, il n'est qu'un petit malfrat de pacotille ne sachant pas écrire et ne semblant pas avoir d'éducation. En fin de film, il est non seulement un homme instruit, mais aussi un gangster impitoyable capable de mener sa barque et avec un réseau. Ce qui ne l'empêchera pas d'être hanté par un mort, élément fantastique intéressant et permettant au personnage de se souvenir du crime qu'il a fait.


Outre Rahim, le reste du casting est tout aussi exceptionnel avec des prestations mémorables de Niels Arestrup en parrain intouchable, Reda Kateb (révélation d'un des meilleurs acteurs actuels) en dealer influent et Abel Bencherif en compagnon de route. Un des derniers films français phares des 2000's.

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le 28 mars 2020

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