Il n'est jamais trop tard pour bien faire...
Je viens de voir 'Un Singe En Hiver' pour la première fois.
Ce film est un petit bijou. Que dire de la rencontre entre Gabin, Belmondo emmenant les dialogues d'Audiard...
Le film me parle diablement. Tout d'abord Villerville (Tigreville dans le film), sur l'ancienne route de Deauville venant du Havre où j'ai grandi, la petite montée à la sortie de Trouville, la gare de Deauville, ces cornes de brume tonitruantes dans l'estuaire de la Seine. Une bouffée de nostalgie m'envahit. Et puis ce film a été tourné en 1962, année de ma naissance...
L'histoire aussi est magnifique. Aujourd'hui, le propos ferait l'objet de polémique (Aujourd'hui, tout est sujet à polémique, l'alcool, les femmes, le tabac, grâce à l'avènement de la libre parole sur les réseaux sociaux). A noter tout de même que même en 1962, Verneuil a eu quelques difficultés avec la censure en ce qui concerne l'importance donnée à l'alcool.
Ici, l'alcool fait partie intégrante de cette rencontre improbable entre deux navires à la dérive. Dérive nostalgique pour l'un, dérive existentielle pour l'autre. Mais rencontre toutefois. L'alcool agit comme un exutoire, comme un allié de l'oubli dans son excès, mais laisse également apparaître ses effets destructeur, moteur d'une déconstruction. Les dialogues d'Audiard font mouche à chaque réplique, et prennent toute leur majesté lorsque Gabin les déclament.
La nostalgie de Gabin me touche également personnellement, mais cela, tout le monde s'en fout, et à juste titre !
Alors voilà un film, où les effets spéciaux sont réduits à leur plus simple expression, mais dont la qualité de l'histoire et l'interprétation aboutissent à un film profond et riche.
J'ai adoré !