Un singe en hiver : Un ancien alcoolique promet à sa femme de ne plus toucher à une goutte d'alcool si la guerre est gagnée et qu'il peut rouvrir son hôtel. A la libération, un jeune père de famille perdu prend une chambre dans l'hôtel en attendant d'aller revoir sa fille, et il noie sa peur d'être un mauvais père au bistrot en face de l'hôtel. Les deux hommes vont se lier d'amitié.
Très bon film, surtout très bien écrit.
Avec Audiard à l'écriture, les dialogues sont ciselés avec précision, et Gabin, immense, les déclame avec une assurance et une prestance que nul n'oserait contredire. Et entre en scène Belmondo, jeune et fringuant, rêvant de tauromachie, qui ose se mesurer au gérant de l'hôtel, et dont la vigueur et la fraîcheur contrastent parfaitement avec la rudesse et l'expérience.
L'histoire est celle de deux hommes qui souffrent et qui cherchent un guide, l'un par peur de la paternité, l'autre par nostalgie des voyages, et l'ivresse de ces faiblesses se traduit dans le fond d'une bouteille. Et, plus que l'amour de l'alcool, le désir de se (re)trouver soude ces deux hommes perdus dans une soirée qui va les changer, les aider à franchir des caps semblant inaccessibles ou définitivement révolus.
Un grand film, un duo qui regroupe deux générations d'acteurs dans une France d'après guerre rude mais pleine d'espoir.