Passé l'esprit cartoonesque, Jerry Lewis dézingue à lui seul ce road-movie made in USA car, parti en cabriolet pour atteindre Hollywood, son rêve, il en profite pour démonter la société américaine dans toute sa splendeur, et ce grâce à l'appui infini des chansons relatant l'american way of life, mais aussi rappelant que le cinéma existe dans le cinéma (affiches avec Dean Martin, Elvis...). Bingo Monsieur Lewis ! A ses côtés, l'inénarrable Dean Martin (bien avant ses rôles avec John Wayne) qui apporte son aura et sa prestance de crooner hélas délaissées au profit des gags de Jerry. Avec aussi Anita Ekberg (alors à ses débuts !, et déjà vue chez Vidor dans son "Guerre et paix" !!), dans des apparitions ô combien rafraîchissantes mais détruites par l'abattage d'un Jerry Lewis qui en fait des tonnes. Ici, exit le scénario car là n'est pas le prétexte par excellence, mais bien le fait de s'amuser entre convives, le plaisir du divertissement pur et dur échafaudé par les talents de Jerry Lewis (qu'on a pu voir en 2013 à Cannes présenter son "Max rose"). Une comédie musicale qui a sans doute marqué son époque mais qui fait aujourd'hui bien vieillot. "Un vrai cinglé de cinéma" (1957), la fin du tandem Lewis/Martin au cinéma ("Le clown est roi", "C'est pas une vie, Jerry"...), ravira les fans du genre, uniquement. Dommage...