Magouilleur, mais loin d'être roi.

Howard a une vie rythmée par la magouille, c'est un bijoutier qui n'a rien d’honnête. Il passe son temps à embrouiller tout le monde, de ceux qui travaillent pour lui, en passant par ses clients, tout comme sa famille et surtout ceux à qui il emprunte de l'argent. L'argent qu'il trouve à droite et à gauche il le place dans des paris sportifs. Tout le monde passe son temps à courir après cet homme pour récupérer l'argent emprunté. Et lui passe son temps à courir après l'argent qu'on pourrait lui prêter. Howard croit toujours être sur un coup fumeux, mais à chaque fois qu'il entre dans le jeu tout capote lamentablement. Sa vie n'est faite que d'instant foirés. Que ce soit dans son travail ou dans sa vie personnelle, rien ne marche jamais comme il le voudrait. La réalisation des frères Safdie est terriblement tape à l’œil. Dans un premier temps la caméra est impossible à oublier, on la sent constamment. D'ailleurs rien n'est fait pour qu'on arrive à nous la faire oublier, les éclairages dans la bijouterie sont affreux. Ils sont bien trop artificiels pour instaurer le récit dans une quelconque once de vérité. Une bonne idée visuelle a tout de même été trouvée avec cet l'homme en orange qui rayonne au milieu de tout le monde dans la boîte de nuit. L'image passe mieux par la suite, la caméra se fait presque oublier.

Le rythme d'Uncut Gems se veut haletant, ça bouge quasiment tout le temps, à la manière du personnage qu'on nous fait suivre. Seulement si on nous montre tout un tas de gens, on ne sait pas qui est qui, et quels liens ces personnages ont avec Howard. C'est sacrément bordélique tout ça. Parfois ça se calme, mais là encore ce n'est pas mieux, ça n'apporte rien. Les lieux défilent tout comme les personnages, mais on assiste toujours à la même chose. Une course pour trouver comme un drogué en manque la façon de trouver sa dose. Lui n'est pas accro à la drogue, il cherche les billets. L’histoire tourne rapidement en rond. Les scènes ne fonctionnent pas pour la plupart, à cause de la narration, de la mise en scène et surtout des personnages qui sont des caricatures vides. Les gangsters sont des espèces de gars fait plus ou moins à la manière d'un Scorsese. Les réalisateurs ont voulu des gueules pour ces rôles et ils les ont mais ça n'est pas suffisant. Les actions de ces hommes font vraiment gangsters de pacotille. Les deux réalisateurs tentent aussi de rendre certaines situations absurdes, ça fonctionne presque par instants, comme avec la fermeture du sas. Où encore pendant la vente, mais c'est bien maigre tout ça. Ce qui fonctionne le mieux reste le temps du match, mais ce court moment est vite rattrapé par la médiocrité avec laquelle les réalisateurs clôturent leur film. 2h23 c'est clairement trop long, surtout quand le rythme imposé ne tient pas.